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#1 DE L'ACTUALITÉ CINÉMA ET SÉRIES

Analyses

Xavier Dolan, son orgueil mal placé et John F Donovan.

Parler d’un film de l’illustre Xavier Dolan, c’est comme descendre des escaliers savonneux en portant 30 kilos de vaisselle fragile à bout de bras.

Xavier Dolan, son orgueil mal placé et John F Donovan.
Xavier Dolan, son orgueil mal placé et John F Donovan.

Personnage inclassable du monde cinématographique, il possède une foule de fidèle criant au génie à chacune de ses œuvres comme un paquet de détracteurs.

Après l’orgueilleux « Juste la fin du monde », nous nous situons clairement, sans vous cacher notre avis sur son cinéma, dans le deuxième cas. Force est premièrement de reconnaître que Dolan, pour son jeune âge, arrive avec brio à tenir un matériau cinématographique à bout de bras. Il sait en saisir les enjeux, sait proposer une narration puissante et qui impacte les esprits mais ne parvient jamais à conjuguer correctement narration et réalisation pour proposer un « tout » cohérent et modeste comme chaque pitch de départ de ses longs-métrages. Le cinéma de Xavier Dolan c’est partir d’un postulat de départ modeste, authentique et profondément ancré dans le réel pour arc-bouter une réalisation ma-tu-vu et prétentieuse qui rend très souvent caduque les essais de dramatisation du scénario d’origine.

C’est en ce sens que « Juste la fin du monde » s’est violemment pris les pieds dans le tapis. Pouvant être touchant, émotionnellement fort et très impactant moralement parce que scénario provenant de faits profondément réels, la réalisation du « petit prodige » Québecois tue dans l’œuf tout essai de rendre authentique et modeste chacun de ses messages. Les passages musicaux tels que la chanson « Dragostai din Tei » d’O-zone illustrant un enfant qui court dans un champ (sans aucun lien avec l’entourage proche de la famille ou son histoire) ou la scène des multiples regards entre Gaspard Ulliel et Marion Cotillard pour t’appuyer avec violence que celle-ci a compris le funeste destin du fils, alors qu’il y avait des moyens beaucoup moins orgueilleux et prétentieux de le faire. Cette tendance à vouloir élitiser des codes de lecture pour un film qui possède un simple récit narratif abordable par tous finit par devenir condescendant voire même basculer vers une certaine vulgarité.

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Juste la fin du monde (2016)

Que peut-on en tirer de Xavier Dolan ? Hormis une certaine arrogance ? Hormis une certaine prétention à vouloir rabaisser son public ? À se sentir obligé de forcer chacun de ses plans avec abus ? Ceux qui trouvent que son cinéma est du génie vous en avez ce droit, la liberté d’expression le permet. Mais interrogez-vous. Pourquoi c’est du génie ? Que fait-il qui n’a pas déjà été fait des milliers de fois par d’autres réalisateurs/réalisatrices avec moins de condescendance ? Prenez dernièrement Julia Ducournau (Grave), Sébastien Marnier (L’heure de la sortie), Jacques Audiard (Les frères sisters), Gilles Lelouche (à un degré moindre que les autres cinéastes cités) et des cinéastes d’auteurs tels que Pascal Laugier (Ghostland), Xavier Gens (Frontières), Guillaume Renard (Mutafukaz), Mikhael Hers (Amanda) ou Coralie Fargeat (Revenge). Le cinéma d’auteur Français, ose, se renouvelle et, à certains moments, veut exploiter les pans d’un cinéma expérimental que tous parviennent à mieux utiliser que Xavier Dolan.

Malgré « Mommy » et « Tom à la ferme » qui parvienne à élever un tout petit peu sa filmographie, le reste n’est que poudre aux yeux d’un cinéma dont la personnalité reste fade et creuse.

Kit Harrington, bon acteur de série mais acteur de cinéma profondément fade.

Enfin, on arrive à « The death and life of John F. Donovan ». Un film qui a connu un parcours profondément apocalyptique. Haché au montage de l’un de ses personnages central (joué par Jessica Chastain), campagne de promotion assez désastreuse et anecdotique, tout augurait un plantage monumental pour le réalisateur Québecois. Des vidéastes et des critiques ont notamment dit que Dolan semblait s’être égaré avec ce film. En ce sens, cette sentence pouvait avoir un effet mélioratif sur le film en question. Si un réalisateur prétentieux et trop pédant dans ses parti-pris artistique semblait avoir lâché les rennes de son propre film, alors ça pouvait relativement être pas mal. Mais c’était un présage finalement trop beau pour le véritable contenu du film.

En vérité et en toute objectivité, « The Death and Life of John F. Donovan » propose quelques séquences intéressantes et touchantes, notamment au travers de ce que vit le personnage de Rupert (campé au passage par un impeccable Jacob Tremblay). Harcèlement scolaire, passion pour l’art… Ce sont des thématiques formidablement retranscrites par Dolan. Mais ce dernier se sent le besoin de rajouter un paquet de séquences inutiles et profondément ratées. La transversale entre John F. Donovan et Rupert devient beaucoup trop incohérente parce que le montage est hachuré à souhait, laissant la narration totalement irrespirable. On ne discerne pas les éléments importants de la narration de Dolan qui décroche très souvent de son pitch narratif de base. Les scènes du repas chez Donovan, sa relation avec un homme… Quel intérêt pour la narration initiale ? On doit suivre la correspondance entre Rupert et lui-même, mais au final on s’égare dans un salmigondis de scènes toutes plus oubliables les unes que les autres. Cerise sur le gâteau, si, je le répète, certaines scènes sont vraiment sympathiques et bien pensées, Dolan nous rattrape toujours par son extraordinaire tendance à la méprise de son public (scène de fin).

Alors Xavier Dolan : Vrai ou faux génie ?

Ainsi, c’est comme cela que l’on peut résumer « The death and life of John F. Donovan ». En soit, il ne s’éloigne pas trop des carcans artistiques de Dolan. Il ne le fait qu’à de trop rares moments, où l’on sent enfin une dimension plus authentique et modeste dans le cinéma qu’il cherche à proposer. Mais sinon c’est la même rengaine : de la provocation, toujours plus de provocation…

Xavier Dolan ne fournit rien d’extraordinaire au cinéma, surcoté, ayant une certaine tendance à la provoc’ facile en exacerbant d’énormes facilités scénaristiques et fumisteries visuelles sans aucune cohérence dramatique, c’est un réalisateur comme les autres et qui ne se démarque absolument pas de ce qui se fait actuellement dans le cinéma francophone. Surtout que le cinéma Français évolue et devient beaucoup plus impressionnant et dense que le côté rétrograde du cinéma de Dolan.

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Génie incompris ou véritable orgueilleux surcoté ? On vous laisse la parole, c’est à vous de décider. Tous les  avis sont à prendre sur le sujet, tous les arguments pour attaquer son cinéma ou le défendre sont valables. Et vous, qu’en pensez-vous ?

A

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