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Analyses

Le Colonel Vs César : Zoom sur la scène la plus marquante de la Planète des Singes Suprématie

La dernière trilogie de l’iconique saga « La planète des Singes » qui s’échelonne de 2011 à 2017 au travers de trois opus (Les origines, l’affrontement et Suprématie) se sera inscrit comme une des sagas majeure de cette dernière décennie par ses succès financiers (environ 1,7 milliards de dollars de recettes sur trois films) et sa réussite critique. Les films auront été unanimement salués par la critique pour leur véritable science-fiction de société, la réussite technique totale (via notamment la motion-capture) ainsi que les directions artistiques puissantes des cinéastes Rupert Wyatt et Matt Reeves, qui auront fourni des Blockbusters Hollywoodiens aux empreintes graphiques qui marquent à jamais l’esprit du spectateur.

Le troisième long-métrage, Suprématie (War of the planet of the apes en V.O) est le dernier chapitre de cette trilogie et une forme d’odyssée profonde du personnage de César, qui passe au travers de plusieurs émotions, vers sa salvatrice rédemption. Le film met en exergue un affrontement titanesque entre le chimpanzé campé par Andy Serkis et celui d’un colonel sans foi ni loi, qui n’a aucun prénom. Le personnage est joué par l’impérial Woody Harrelson.

Suprématie met tout un tas de thématiques en avant, finement traitées par un scénario efficace et une gestion constante de l’émotion. Sans en faire trop et en évitant les écueils dramatiques faciles, Reeves parvient à livrer une véritable guerre idéologique entre les humains et les singes, sans sombrer dans la facilité. Le conflit est personnel avant d’être collectif, et le long-métrage cherche constamment à tendre vers cela : C’est un affrontement entre le colonel et César, ni plus ni moins. Le tout sera parsemé d’un ennemi de l’ombre bien plus coriace, à savoir une variante du virus qui a détruit l’humanité dans le film de 2011 et qui prive les survivants de tout ce qui fait d’eux des êtres humains, c’est-à-dire le pouvoir de la parole et de la réflexion.

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Une réussite particulièrement notable du long-métrage reste, sans nul doute, la façon dont Matt Reeves met visuellement en opposition César et le colonel, dont la confrontation la plus iconique, et qui est le point d’orgue du film, reste celle dans la base militaire, où le gradé expose à César les raisons des exécutions qu’il mène arbitrairement et la raison pour laquelle il détient en captivité les singes. La scène que nous allons analyser est trouvable, en version originale, à la fin de l’analyse. 

Dès le début de la scène, le colonel est filmé de dos, au contraire du regard tendu et épuisé de César. Reeves assoit visuellement la domination du militaire. Le pourtour du cadre laisse libre cours à une monticule de décors permettant de valoriser la puissance du soldat. Sur la table se trouve une carte, des douilles de munitions, ses fameuses lunettes de soleils qu’il porte souvent, des ossements humains… Beaucoup de choses qui permettent, au sein même du cadre, de nous faire ressentir cette puissance et cette domination physique du Colonel sur César. Directement, le colonel passe à l’offensive et l’importance du “mur” est soulevée. La nature de cette demande n’est pas encore mise à nue pour le spectateur. César demande au colonel de manière rapide que les singes puissent avoir de l’eau et de la nourriture. Le colonel lui concède cette demande uniquement lorsqu’il y aura validation de ce qu’il a demandé. Il y a une première confrontation dans les mots. L’orgueil et l’égocentrisme combat la loyauté et le collectif. Obnubilé par sa vengeance dans la majeure partie du film, César semble prendre enfin conscience qu’il est le guide des singes, et qu’il est donc assujetti à un destin qui le transcende. Le colonel, lui, est le seul à avoir décidé de la création de ce mur. L’ambition solitaire de l’humain confronte alors la loyauté de César envers les autres singes. Cette confrontation cherche immédiatement à se biaiser en un constat du colonel en tant que méchant, et de César comme gentil mais la suite va chercher à prendre tout à contrepied.

Lorsque César annonce au colonel savoir que les humains qui vont rejoindre son camp ne vienne pas pour se joindre à lui mais pour le démettre de ses fonctions, le gradé, toujours filmé de dos, avance l’argument de la “peur” des autres soldats à son égard, ce qui va amorcer l’exposition des véritables motivations du colonel dès cette scène. On va savoir véritablement ce qui le pousse à avoir commis des exactions un peu plus tôt dans le film. L’envergure solitaire du personnage campé par Woody Harrelson se fait aussi dans la façon dont est filmé l’un des soldats gardant prisonnier César. Reeves prend en effet le temps, lors d’un plan serré sur le visage de l’un deux, de montrer sa surprise et son angoisse au moment où le singe révèle que le colonel a tué ses propres hommes. Il ne nous est pas sous-entendu clairement si le colonel est le seul au courant de la mutation du virus, ce qui dresse son personnage vers un double constat : soit il est volontairement représenté comme quelqu’un de cruel, soit comme quelqu’un de jusqu’au boutiste, c’est-à-dire qu’il sera prêt à tout pour préserver la santé de ses hommes. Cette seconde révélation finit par faire en sorte que le colonel se décide enfin à accorder du crédit à César. Le plan passant en effet, du semi-rapproché à un plan plus ouvert sur la pièce, où César apparaît de dos. 

C’est la phrase de César : “je pense que tu es sans pitié” qui va enfin déclencher un affrontement en face-à-face, les yeux dans les yeux. En champ-contre-champ, le colonel et César vont se toiser et mettre en opposition leurs idéologies. C’est pour cela que seul les visages des deux protagonistes sont éclairés et que le reste du cadre reste sombre pour se recentrer sur leurs discours à tous les deux. Il y a donc un véritable travail d’ombre et de lumière sur cette scène en particulier. 

Ce que l’on remarque c’est que la confrontation faciale directe n’est que rarement possible entre les deux personnages, le colonel effectuant des va-et-vient constant entre ses occupations et son affrontement verbal avec César, comme si ce dernier n’était pas véritablement son souci central. C’est la menace du virus mutant qui est au cœur de ses préoccupations. 

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Le colonel entre ensuite dans un long discours d’exposition du problème que représente la mutation du virus avant de conclure sur cette même question de la pitié qu’a cherché à mettre en avant César. C’est cela la puissance de la confrontation dans Suprématie. Les deux personnages tirent sans cesse leçon des événements et enseignements passés pour chercher à montrer à l’ennemi qu’il a tort. Le colonel veut montrer que sa pensée cherche à défendre la race humaine et que c’est pour cela qu’il est aux antipodes de César. L’être humain fait face à son extinction alors il doit déclarer la guerre à l’autre civilisation existante avant que le virus ne gagne. Le colonel est constamment filmé des yeux de César. Plus qu’une scène de confrontation, c’est une scène transitoire, où l’on comprend véritablement les motivations de l’antagoniste. Reeves détourne donc l’affrontement idéologique vers la compréhension de chacun. C’est pour cela que César ne posera majoritairement que des questions au colonel, permettant à celui-ci de clarifier son idéologie. 

On constate ainsi que la confrontation entre le colonel et César est une véritable secousse dans le film de Matt Reeves, un temps fort et suspendu où le militaire expose toute sa stratégie, sans sombrer dans le cliché du reveal attendu puisqu’on passe par plusieurs étapes : sa haine des singes, un détail succinct de son passé et sa constatation de l’avenir, d’où l’importance de sa déclaration : “Cette guerre est une guerre sainte. Toute l’histoire de l’humanité n’a mené qu’à ces instants, si nous perdons, nous aurons été les derniers de notre espèce, et ça deviendra la planète des singes”. Le colonel finit enfin par asseoir définitivement sa supériorité, lorsqu’il décide de faire sortir de ses gonds César en lui avouant que la mort de sa femme et de son fils n’étaient que le fruit d’un acte de guerre. En résumé, cette scène se regarde sous un seul angle, mais celui-ci est terriblement abouti puisque la confrontation idéologique entre les deux personnages permet de faire avancer l’intrigue en démystifiant la figure du colonel joué par Harrelson. Le tout s’inscrit véritablement dans ce qui s’est fait de mieux en termes de cinéma lors de cette dernière décennie. 

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