Le long-métrage Red Sparrow de Francis Lawrence est disponible sur la plate-forme de streaming Disney+.
Sorti en 2018 sous la houlette de Francis Lawrence, le responsable des trois derniers films de la saga Hunger Games, Red Sparrow met de nouveau en scène Jennifer Lawrence (Dominika Egorova) une ancienne ballerine Russe qui se voit forcée par son oncle d’intégrer une école des « moineaux » où des personnes sont recrutées pour infiltrer et séduire des cibles pour récupérer des informations secrètes ou neutraliser ces personnes en question. Dominika va devoir manipuler un agent de la CIA pour récupérer le nom d’une « taupe » des Américains qui travaille chez les Russes.
Un pitch très classique pour ce film de Francis Lawrence qui, malheureusement, n’évite pas certains écueils beaucoup trop faciles. Red Sparrow propose quelques bonnes idées bien senties, avec notamment une volonté de ne jamais trop s’étendre sur la narration racontée, ce qui permet de maintenir un constant suspens. En manque d’informations claires, on ne peut pas deviner la suite, ce qui fait que nous sommes spectateurs passifs de certains retournements de situations plutôt bien amenés (surtout dans le dernier tiers). Mais mis à part cela, Red Sparrow c’est 2h20 d’un long-métrage poussif, qui prends beaucoup trop de temps à installer son univers pour commencer à créer un semblant de rythme.
Trop peu de rebondissements viennent s’immiscer dans le film et une pléthore de scènes anecdotiques nous est servie. La réalisation de Lawrence prends une dimension hyper-contemplative, à l’opposé des standards que l’on retrouve dans des thrillers d’espionnage. Si le travail autour de la photographie est à souligner, ce n’est pas véritablement ce que l’on recherche au sein d’un tel film. Ainsi, Red Sparrow s’embourbe dans une mollesse narrative ennuyeuse. En dehors de cela, l’histoire n’est pas non plus hyper inédite. Le traitement l’est plutôt, mais il faudra s’accrocher. Pour un thriller d’espionnage noir, le long-métrage ne distille que peu voire aucun indice. Le climax de fin arrive comme un cheveu sur la soupe et on ne comprends pas vraiment les motivations de la protagoniste. On ne ressent pas non plus sa rancoeur accumulée au fil des minutes.
La faute ne peut cependant pas être imputée à Jennifer Lawrence ou Joel Edgerton, qui prennent plutôt au sérieux leurs rôles. Celui de Jeremy Irons reste cependant le plus mal utilisé du film. On termine les 2h20 en ne comprenant pas clairement où on a voulu nous emmener. La faute à une autre raison : la surcharge en intrigues sous-jacentes. Le film nous sert une sous-intrigue avec des disquettes à récupérer chez une (sénatrice ?) qui aurait largement pu être évincée pour gagner en clarté.
Froid, violent, engagé, Red Sparrow a un côté visuel très intéressant mais perd clairement en impact, la faute à un scénario à la fois fourre-tout et vide. On sent le réalisateur dompté par une envie de raconter quelque chose de novateur, mais le tout se perd dans quelques clichés faciles. Intéressant à souligner, le film ressemble beaucoup à Anna (Luc Besson – 2019) dans certains de ses plans ou dénouements dramatiques.