Après une énorme traversée du désert ponctuée par plusieurs désillusions très nettes en terme de cinéma (Avatar : Le dernier maître de l’air, After Earth, Phénomènes), le réalisateur M.Night.Shyamalan est revenu en force dans le cinéma mondial en passant par la case Blumhouse Productions, qui lui a laissé les coudées franches pour imposer sa patte, son style et sa vision du cinéma d’horreur. Hors des sentiers Hollywoodiens qui l’ont méchamment mis à mal, le cinéaste est revenu vers le genre horrifique, avec grand succès (The Visit a été produit pour 5 millions de dollars, en partie avec les fonds directs de Shyamalan, et a rapporté environ 100 millions de dollars de recettes internationales. Split et Glass ont tout autant été des grands succès). Nous revenons dans un article associé sur tout ce qui fait du parcours de Glass et Split, une histoire inédite dans la mécanique Hollywoodienne.
Dans le plus grand des secrets, Split s’était révélé être une connexion d’Incassable (2000) le thriller noir de super-héros où David Dunn (Bruce Willis) tenait la réplique à Elijah Price (Samuel L. Jackson). Glass avait la lourde tâche de réunir tout ce beau monde dans un ultime chapitre. Force est de constater que le film aura pris énormément de monde à contre-pied. Si beaucoup s’attendaient à un affrontement épique entre La Bête (James McAvoy) et David Dunn, le duel a été beaucoup plus psychologique que physique et Shyamalan a pris un malin plaisir pour désarçonner le spectateur.
Elijah Price a notamment vendu un affrontement ultime entre Dunn et La Bête en plein milieu d’une grande ville mais il n’en était rien. La majeure partie de Glass s’est déroulé en huis-clos, au sein de l’hôpital psychiatrique où étaient regroupés les trois protagonistes. La faute à un budget minime (25 millions de dollars), utilisé en majeure partie pour le cachet de ses trois immenses stars, sans oublier les seconds rôles assez importants (Anya Taylor-Joy, Sarah Paulson). Glass a beaucoup moins convaincu la presse, qui a tiré à boulets rouge sur Shyamalan, reprochant notamment la fin du film, jugée décevante.
En effet, à la fin du long-métrage, Elijah Prince, Kevin Wendell Crumb et David Dunn meurent. Et l’homme incassable perd la vie en finissant noyé dans… une flaque d’eau. Une funeste destinée qui aura enragé de nombreux fans, et sur laquelle Night Shyamalan a choisi de revenir auprès d’Uproxx :
« Eh bien, à la fin, que la chose la plus simple peut abattre la personne la plus forte. Cela ressemble davantage au talon d’Achille où, dans le mythe, vous n’avez pas besoin d’une armée pour abattre l’homme le plus fort si vous connaissez sa faiblesse. »
Une explication qui paraît cohérente. Dans Glass, chacun des protagonistes meurent suite à leurs faiblesses (Crumb quand on l’appelle par son prénom, redevient à simple humain et meurt d’une balle de sniper, Elijah suffoque après que la Bête aie brisé tous ses eaux et Dunn s’affaiblit au contact de l’eau, la faute à une vieille peur). On peut penser tout ce que l’on veut, mais on est partisans pour dire que Glass est une magnifique fin pour clore cette intéressante trilogie.