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Analyses

CONAN – NOTRE DOSSIER

Heroic fantasy, pulps, Marvel Comics et Hollywood. 

CONAN – NOTRE DOSSIER
CONAN – NOTRE DOSSIER

MARVEL COMICS

En 1958, Conan fait ses premiers pas dans le monde de la BD par le biais d’une petite maison d’édition mexicaine. Là encore, le Cimmérien est différent : Chevelure blonde et armure. Heureusement, cela ne dure pas, mais il faudra attendre plusieurs années avant que Marvel Comics ne redonne à Conan ses lettres de noblesse.

Dans les années 60 et 70, face à la demande des lecteurs, Marvel adapte les grands classiques des pulp magazines tels que John Carter, Tarzan ou encore Doc Savage. Conan est également envisagé, mais Stan Lee, devenu directeur éditorial, refuse. Le genre « Épée et sorcellerie » ne le séduit pas encore. Quelques mois plus tard, son collègue Roy Thomas, scénariste et éditeur, le persuadera finalement de tenter l’aventure. Le talentueux John Buscema (Amazing Spider-man, Avengers, Thor) est un temps pressenti pour dessiner Conan, mais ses tarifs élevés sont un risque pour la revue dont le succès est loin d’être garanti. Le jeune dessinateur britannique Barry Smith est donc engagé, tandis que Thomas se charge lui-même de l’écriture. L’éternel titre Conan le Cimmérien devient alors Conan le Barbare. Le comic, sorti en 1970, trouve rapidement son rythme, si bien que le numéro deux est nominé par l’Academy of Comic Book Arts pour le Shazam Award.

Après une vingtaine de numéros, Smith quitte le titre, finalement remplacé par Buscema, qui lui donnera une silhouette plus musclée. La Maison des Idées adapte les récits originaux tout en créant une nouvelle continuité. Le succès de Conan est concret, si bien que Stan Lee lui décline plusieurs séries de comics. Roy Thomas quitte la série principale en 1980, après 120 numéros. Buscema, quant à lui, tire sa révérence en 1987. Il est à ce jour l’artiste que l’on associe le plus à Conan, considéré comme l’une de ses plus brillantes réussites. La série principale est ensuite arrêtée en 1995, après 235 numéros. Marvel continuera de publier quelques one-shots et mini-séries jusqu’en 2000.

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À LA CONQUÊTE D’HOLLYWOOD

TENSION, COCAÏNE ET RÉÉCRITURE

En 1975, Oliver Stone (scénariste de Midnight Express, Scarface, et réalisateur de Platoon, The Doors, Tueurs nés) écrit une première version d’un scénario de Conan pour le producteur Edward R. Pressman. Bien qu’inspiré par deux nouvelles de Conan (Le Colosse noir et une sorcière viendront au monde), Stone, accro à l’époque aux dépresseurs et à la cocaïne, situe le scénario dans un futur post-apocalyptique. En 1977, Pressman engage Ron Cobb qui a travaillé sur les décors de Star Wars et Alien, mais le projet stagne suite à des soucis financiers. Stone et Pressman proposent chacun de leur côté la réalisation à Ridley Scott et Alan Parker, mais ces derniers refusent. C’est alors que Ron Cobb montre l’avancée de son travail ainsi que le scénario de Stone au réalisateur John Milius, qui était un temps rattaché au projet. Suite à cela, il manifeste de nouveau son intérêt et fait savoir à Pressman qu’il accepte de réaliser le film uniquement s’il est autorisé à modifier le scénario. Après une courte réflexion, le producteur concède, mais suite à cela, le projet se heurte à un autre obstacle.

Lié à l’obligation contractuelle de réaliser son prochain film au sein de la production de Dino De Laurentiis (un justicier dans la ville, King Kong, Flash Gordon), Milius propose donc à ce dernier de participer au développement. S’ensuivent douze mois de vaines négociations et de tensions, qui poussera Pressman à revendre les droits à De Laurentiis pour 4 500 000 $ ainsi que 10 % des recettes pour tout de suite qui serait donnée au long-métrage. Malgré cela, Pressman reste lié au projet en tant que producteur délégué. Universal Pictures devient le distributeur du film aux États-Unis et donne ainsi 12 000 000 $ pour la promotion du film. Concernant le budget du film, il est de 20 000 000 $.

Milius modifie le scénario comme prévu, en le situant dans l’âge hyborien et en réécrivant totalement la seconde partie de Stone tout en atténuant certains éléments de fantaisie. Il y crée le personnage de Valeria, en fusionnant deux personnages de Robert E. Howard (Valeria étant une simple référence au prénom du personnage féminin de la fameuse nouvelle Les clous rouges). Peu avant le tournage, Milius engage son ami Basil Poledouris (Robocop, Starship Troopers) pour la composition musicale, au grand dam de Dino De Laurentis qui aurait préféré Ennio Morricone. Poledouris fera appel à un orchestre de 90 musiciens et un choeur de 80 personnes. Terry Leonard, chef cascadeur sur Les aventuriers de l’arche perdue est également engagé, ainsi que Colin Arthur, ayant travaillé au célèbre musée de cire Madame Tussaud’s, pour la supervision de la fabrication des mannequins et des parties de corps. Pour le rôle de Conan, Pressman songe à Sylvester Stallone ou Charles Bronson, jusqu’à ce qu’il découvre le documentaire « Pumping Iron » avec Arnold Schwarzenegger.

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SECOND FILM DE SCHARZY ET TOURNAGE COMPLIQUÉ

Pressman organise un entretien avec Schwarzenegger. Ce dernier n’hésite pas à montrer son grand intérêt pour tenir le rôle de Conan. En effet, à cette époque, Schwarzy n’avait participé qu’à un seul long-métrage, Hercule à New-York, en 1972, dont il essaiera bien plus tard d’acheter le négatif afin de faire disparaitre ce désastre cinématographique. Il reçoit donc une somme de 250 000 €, et signe un contrat stipulant qu’il ne doit en aucun cas participer à un autre film d’heroic fantasy avant la sortie de Conan. Suite au désir de Milius de le rendre plus athlétique pour le rôle, Arnold se lance dans un programme physique qui durera plus de 16 mois : Course à pied, natation, équitation, escalade et bien sûr musculation. Il prend également des cours de diction. Pour le rôle de l’antagoniste Thulsa Doom, le grand Sean Connery est envisagé, mais c’est finalement l’excellent James Earl Jones (voix de Dark Vador et de Mufasa) qui est engagé.

Le tournage débute officiellement en janvier 1981 en Espagne. Pour donner aux peaux et tissus un aspect sale et usé, l’équipe les fait passer sous des voitures dans la poussière. Dès son premier jour, Schwarzy se blesse dans le dos, poussé par un chien qui le fait tomber d’un rocher. Résultat : Plusieurs points de suture. La cause exacte de cet accident ? De la viande crue cousue dans la peau d’ours d’Arnold afin d’exciter les chiens, qui eux, ont été lâchés trop tôt alors que l’interprète de Conan n’avait pas pris assez d’avance sur la meute. D’autres blessures surviendront, du fait que la plupart des acteurs effectuent eux-mêmes leurs propres cascades. Mentionnons la plus grave, qui concerne l’interprète de Valeria : Sandahl Bergman. Lors d’un combat, cette dernière se fait malencontreusement trancher l’index jusqu’à l’os par un figurant… Ayant des difficultés à prononcer ses dialogues du fait de son fort accent autrichien, Schwarzy n’hésite pas à les répéter des dizaines de fois avant chaque scène. James Earl Jones, qui arrive plus tard sur le tournage, lui donne de précieux conseils lors des répétitions, et en retour, Arnold l’aide à entretenir sa forme en l’entraînant. De son côté, Gilbert Taylor, le directeur de la photographie de Star Wars Épisode IV et de Docteur Folamour, agace continuellement Milius par ses méthodes, et se voit finalement remplacer par Duke Callaghan.

PROMO, BOX-OFFICE ET SUITES DÉSASTREUSES

La promotion s’est faite intelligemment, et par conséquent, sur tous les fronts. Par exemple en faisant appel aux magazines spécialisés : Magazines d’arts martiaux pour décrire les entraînements de combat à l’épée durant le tournage, magazines d’équitation pour les scènes à cheval, magazines de culturisme pour la préparation d’Arnold au rôle de Conan, magazines de fantaisie, etc…  Quand vient le passage du film devant la commission d’évaluation, c’est la déception pour Milius et Schwarzy. Jugées trop violentes et sanglantes, de nombreuses scènes sont coupées. Le long-métrage sort en France et en Espagne au mois d’avril 1982, tandis que le mois de mai est choisi pour les États-Unis afin d’éviter une confrontation avec Rocky 3 et Mad Max 2. Il détient ensuite la première place du box-office américain pendant deux semaines, pour au final rapporter 39 565 475 $ en Amérique du Nord, et 68 851 475 $ dans le monde entier. Notons que 1982 fut une année importante pour le cinéma américain, avec Conan, Blade Runner, Rocky 3, Mad Max 2, The Thing, Tron, Poltergeist et E.T. Le film Conan le Barbare conservera son titre du meilleur film de fantasy jusqu’à la sortie de la trilogie du Seigneur des anneaux.

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Une suite est donc prévue deux ans plus tard, nommée Conan le Destructeur et réalisée par Richard Fleischer, avec de nouveau Schwarzenegger dans le rôle-titre, ainsi que Basil Poledouris à la composition musicale. La violence est réduite, et une pincée d’humour est ajoutée. Le budget est de 18 000 000 $ et rapporte 31 042 000 $ au box-office américain. Quant aux critiques, elles s’avèrent désastreuses. Un spin-off est ensuite lancé : Red Sonja (Kalidor en France). Toujours réalisé par Richard Fleischer, le personnage principal est celui de Red Sonja, aidé dans sa quête par Schwarzy  qui devait bien sûr interpréter Conan. Cependant, suite à des problèmes de droits avec Marvel Comics (qui a publié les aventures de Conan, mais aussi crée Red Sonja), le nom de Conan est changé en Kalidor. Le rôle de Gedren, l’antagoniste, est interprété par Sandahl Bergman, qui incarnait Valeria dans le 1er opus… Au final, le film ne remportera que 6 948 633 $ aux États-Unis. À la suite de cette hécatombe cinématographique, Arnold rompt son contrat qui le liait pour 5 films sur Conan.

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