Avec la diffusion ce lundi de l’épisode 8 sur Fox, Gotham s’est enfin détaché des éléments perturbateurs de son scénario pour montrer le vrai visage de cette ville gangrenée par sa faune de vilains dégénérés.
Mad City
Les événements des derniers épisodes justifient le sous-titre de cette saison. Toute la population de Gotham semble doucement glisser vers une sorte de folie générale, et la ville ressemble de plus en plus à un asile à ciel ouvert. Bien qu’ayant été amenés aux forceps dans les premiers épisodes, les différents subplots gagnent en profondeur et donnent à Gotham la maturité de ton que l’univers de Batman se doit d’avoir pour rester crédible.
Tetch, blâmant Gordon pour la mort de sa soeur, met en scène le choix cornélien que devra faire Gordon pour sauver l’une des femmes qu’il aime et voir la seconde se faire abattre. Pour ce faire, il kidnappe Vale et attends Gordon chez Lee et le pousse à les rejoindre en compagnie de cette dernière. Poussé par Tetch, Gordon décide de faire abattre Lee et de sauver Vale. Bien évidemment, Tetch fait le contraire et parvient à s’enfuir avant l’arrivée des secours. Gravement touchée, Vale revoit Gordon à l’hôpital et décide qu’il vaut mieux pour eux qu’ils ne se revoient plus. De son côté, Lee soupçonne Gordon d’avoir calculé le geste de Tetch.
Crazy In Love
Le Pingouin, nouveau maire de Gotham, goute aux joies du pouvoir politique. Tout le crédit que celui-ci donne à Nygma pour son élection, et de l’avoir sauvé de la tentative d’assassinat de Butch, se transforme très vite en affection, puis, aussi étrange que cela puisse paraître, en amour. Nygma est, pour sa part, tombé éperdument amoureux d’Isabella, le sosie parfait de Mr Kringle.
En apprenant la nouvelle, le Pingouin décide ne rien dévoiler de son amour à Nygma et tente de torpiller cette idylle naissante en dévoilant le passé criminel d’Edward à Isabella et la pressant de ne pas le faire retomber dans la folie qui l’avait mené à Arkham. Loin d’être effrayée par ces révélations, Isabella lit clairement dans le jeu du Pingouin et décèle son amour pour Edward au travers de sa manoeuvre. Désarçonné, le Pingouin décide de se débarrasser du problème définitivement tout en redoutant la réaction de Nygma.
Judge Dredd
Toujours aux prises avec l’évolution du sang d’Alice dans son organisme, Barnes tente de trouver une solution et lutte contre la violence que le virus fait ressortir chez lui. C’est lors de l’arrestation de Tetch, alors que celui-ci tentait d’infecter la haute société de Gotham avec le sang prélevé sur le corps d’Alice, que Barnes pense pouvoir obtenir un remède. Après un interrogatoire intense, Tetch dévoile à Barnes qu’il n’y a pas de remède et que la folie finira par l’emporter. Décidé à lutter contre sa part d’ombre, Barnes ne dit rien de sa condition à qui que ce soit. Mais lors d’une filature solitaire fortuite, Barnes se laisse envahir par sa rage et tue le suspect à mains nues.
Conscient de ce que cela implique, Barnes cogite sur sa situation et envisage un moment de rendre, mais décide néanmoins de poursuivre la piste du crime découvert lors de sa filature. Son investigation le mène à un tueur en série qui, sous couvert de sa profession de chirurgien esthétique, tue ses victimes en leur prélevant le visage pour les revendre à quiconque voudrait changer d’identité. Malgré les preuves, le tueur est libéré et croise à nouveau la route de Barnes lors de la soirée de fiançailles de Lee et Mario Falcone.
Se retrouvant seul à seul avec lui, Barnes, poussé par les voix que lui seul peut entendre, laisse à nouveau exploser sa rage et jette le criminel dans le vide après lui avoir fait traverser le mur. Néanmoins, le tueur a survécu à sa chute le temps de révéler à Gordon que Barnes l’avait poussé.
Les showrunners ont enfin laissé la noirceur et la violence entrer dans Gotham et cela change drastiquement le ton et l’ambiance générale de la série. Même si l’acting et le phrasé restent théâtraux et parfois surjoués, l’esthétique l’emporte sur le reste et donne cet effet de comics live qui peinait à se faire ressentir jusqu’à présent. Bruce Wayne étant pour le moment sur la touche grâce son histoire d’amour avec Selina, l’action se concentre sur le GCPD et le milieu politique de Gotham pour une trame beaucoup plus adulte, avec quelques séquences un brin trash, faisant oublier l’atmosphère « club des cinq » véhiculée par la présence constante d’enfants dans les intrigues.
Les méchants sadiques et violents comme le docteur PIG, et Barnes qui semble devenir peu à peu le JUGE (la troisième personnalité de Double-Face dans la série animée), prennent place naturellement dans cette nouvelle donne. À noter également, les jeux de lumières et de teintes de plus en plus marquées selon les intervenants, qui dynamisent des séquences banales. La mise à l’écart de Vale et de Fish Mooney, fait également un bien fou et permet à Gordon de retrouver sa place au sein de la police de Gotham. Plus mature, plus sombre, le show glisse doucement, mais surement, vers l’univers gothique et étouffant du Gotham de Batman.
