Le Royaume des Abysses est un film d’animation Chinois au style surprenant. Le cinéaste Tian Xiaopeng a notamment confié avoir réalisé ce film après sept années de travail et un coûteux processus de création, à base de paysages en encre de Chine. L’histoire ? Shenxiu, une fillette de 10 ans, est aspirée dans les profondeurs marines durant une croisière familiale. Elle découvre l’univers fantastique des abysses, un monde inconnu peuplé d’incroyables créatures. Dans ce lieu mystérieux émerge le Restaurant des abysses, dirigé par l’emblématique Capitaine Nanhe. Poursuivis par le Fantôme Rouge, leur route sera semée d’épreuves et de nombreux secrets. Leur odyssée sous-marine ne fait que commencer. Un truc un peu mystérieux qui donne un film d’animation émouvant, touchant, un peu spécial mais terriblement capital dans les thèmes qu’il aborde.
Le Royaume des Abysses parle de la dépression et du suicide chez les enfants. Un choix de message très fort qui rend l’histoire de Shenxiu assez difficile à suivre. Le long-métrage d’animation ne s’adresse donc pas vraiment aux enfants… Puisque le style de réalisation peut les apeurer. On déstructure les visages, on créé des monstres marins humanoïdes… Pendant les 45 premières minutes on ne sait pas trop où le film se dirige… On se perd dans de lentes stases du scénario et des personnages peu intéressants hormis Shenxiu.
On comprend le cœur du message, mais on ne parvient pas à accrocher tant les personnages du restaurant apparaissent détestables. Tous prennent trop de temps à considérer Shenxiu mais quelques instants plus tard, paradoxalement, le navire réussit à nous embarquer dans une myriade de couleurs.
On ne saurait pas vous dire comment le film réussit à happer son spectateur. Peut être est-ce lorsque les personnages se décident enfin à parler vrai. On en aurait voulu un peu plus, surtout sur le background du personnage de Nan He mais difficile de ne pas se laisser choir face à une émotion de tous instants. S’il faut tirer un bémol du film, c’est la palette de couleurs agressives. En effet, les quelques séquences d’actions nous perdent dans une orgie chromatique à déconseiller aux épileptiques.
Le scénario réussit lui l’exploit à créer un final – certes attendu – mais mené avec une incroyable poésie, sans pour autant nous lâcher dans un dénouement vu cent fois. On tire le positif de la situation problème et on conclut le film sans fioritures. Mieux encore, le dernier plan brise carrément le quatrième mur. Le Royaume des Abysses vous fait quitter votre vie pendant deux heures pour en vivre une autre. Une belle aventure qui ne vous laissera pas indifférents. Et surtout n’oubliez pas : « Au milieu de tous ces moments de grisaille tu auras de précieux instants de bonheur. Même s’ils sont de courte durée. N’oublie jamais de sourire avec le cœur ».