Arrivé sur la pointe des pieds ce 17 Août 2022 dans nos salles de cinéma, De l’autre côté du ciel est une petite production animée Japonaise. Vivant au milieu de grandes cheminées dont l’épaisse fumée recouvre depuis toujours le ciel de sa ville, Lubicchi aimerait prouver à tous que son père disait vrai et que, par-delà les nuages, il existe des étoiles. Un soir d’Halloween, le petit ramoneur rencontre une étrange créature nommée Poupelle. Ils décident alors de partir à la découverte du ciel…
La force de ce film réside dans sa capacité à arborer un double message en toile de fond, une véritable critique sociétale visible qui permet aux enfants de questionner le monde qui les entourent. Plus que jamais d’actualité, De l’autre côté du ciel étonne par sa capacité à poser de profondes questions et à distiller une aventure enfantine gorgée d’émotions. Jonglant entre une relation père/fils et un hymne au dépassement de soi, le long-métrage se démarque par sa vraie intelligence, comparable au film Ron Débloque ! de Sarah Smith et Jean-Philippe Vine : Offrir aux enfants un cinéma réflexif qui permet de voir au-delà des clichés inhérents à ce type de films pour y décortiquer sa candeur, le merveilleux et le profondément réel.
La réalisation est réussie, comme le rythme du film. De l’autre côté du Ciel s’offre le malin plaisir d’utiliser des vues à la première personne, des plans d’ensemble soigneusement travaillés et des personnages attachants et hauts en couleurs. Mais un non-dit majeur peut cependant questionner : Qu’est devenu le big boss des nettoyeurs de cheminées ? Un personnage avec un background si important est passé au second plan, quitte à ne plus réapparaître dans le film, ce qui est dommageable.
Au second plan de l’histoire, le lien père/fils est ici retranscrit avec une touchante sincérité. Magnifiant des messages potentiellement reçus de l’au-delà, la naïveté de Lubicchi nous frappe en plein cœur. Le long-métrage animé à cette capacité de nous percuter émotionnellement de la même façon, si ce n’est mieux, qu’un film traditionnel.
Techniquement complet, le scénario parvient même à brosser une véritable gradation dans la psychologie des personnages secondaires, nous offrant un vrai final poétique et touchant. Sans jamais sombrer dans la tire-larmes forcé et abusif, on se laisse prendre avec facilité dans l’histoire sans jamais voir l’une de ces cent minutes passer. Loin de se cantonner au seul public enfantin, De l’autre côté du ciel propose un véritable message poétique sur l’humanité, en même temps qu’une ode humaniste au dépassement de soi. Un véritable régal pour petits et grands.
