Sorti discrètement en 2019, Walter débarque sur Netflix, et à moins d’avoir du linge à repasser ou autre chose à faire en même temps, on ne le recommande pas tant cette comédie est peu inspirée.
Walter raconte l’histoire d’une bande de bras cassés, menés par Goran et 4 petites frappes plus bêtes que méchants, qui tente de braquer une bijouterie en passant par le supermarché voisin. Tout irait pour le mieux si Walter, le vigile du supermarché et ancien chef de guerre africain, ne venait pas y mettre son grain de sel.
Un humour inégal qui balance entre les âneries des jeunes braqueurs et les vociférations de Goran, incarné par Alban Ivanov qui aurait presque été convaincant en braqueur. Une narration aussi linéaire et plate qu’un couloir de morgue. L’action est le seul élément à peu près valable de cette navrante tentative de film. Aussi inégal que le reste le casting oscille entre le surjeu et le tout juste correct. Si Isaka Sawadogo et Alban Ivanov s’en tirent à bon compte, on ne peut pas en dire de même du reste du cast entre le manque de conviction de Judith El Zein et le surjeu de David Salles, on aurait pu espérer bien mieux d’acteurs bien rodés. Pour les braqueurs, même constat, on peine à s’attacher aux pseudos racailles en manque de repères et rien, pas même le twist de fin, ne justifie autant de clémence envers eux de la part de Walter.
Si le ton reste léger de bout en bout, le côté Mac Gyver de Walter est plutôt bien pensé et permet de maintenir un semblant d’intérêt pour ce film qui semble tenir sur l’argent de poche du mois. Il a néanmoins le mérite de raviver le souvenir d’une excellente comédie française que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre: « Ce n’est pas parce qu’on à rien à dire, qu’il faut fermer sa gueule. » Un film de Jacques Besnard de 1975 qui reprend la base du braquo exécuté par des charlots, mais avec de très bons acteurs et des dialogues autrement plus savoureux que les pauvres échanges que nous propose le film de Varante Soudjian. Si les rythmes sont forcément différents, le film de 75 l’emporte aisément à tous les niveaux.
Très critiqué à sa sortie, et à juste titre, Walter semble connaitre un regain de popularité aujourd’hui. Dès lors, on peut se demander si les attentes du public n’ont pas radicalement chuté en termes de comédie devant un spectacle aussi pauvre.
Pur produit Netflix de remplissage, aussi insipide qu’assommant de bêtise, cette pseudo comédie d’action sans envergure aura du mal à vous arracher un sourire à moins de ne vraiment pas être difficile ou sous psychotropes. Faites l’effort de faire le comparatif avec le film de 75, vous ne le regretterez pas.