Attendu au tournant par une cohorte de fans, le retour du « messie » de la saga Skywalker se dévoile enfin sur Disney +. Pas au niveau de Mandalorian pour le moment, mais bien au-dessus du Book of Boba Fett, ces deux premiers épisodes mettent bien en place le retour aux affaires de la mégastar des Jedis. Rouillée, mais pas obsolète, la Force en a encore sous le sabre. Spoilers en approche !
Sans s’étaler sur l’histoire, on retrouve Obi-Wan Kenobi, 10 ans après La revanche Des Siths, astucieusement renommé Ben Kenobi pour dissimuler son identité, sur Tatooine en train de stalker gentiment Luke depuis sa grotte, et enchainer les journées d’usine répétitives à la découpe de viande locale. Traqué par les inquisiteurs, d’anciens jedis passés du côté obscur après l‘ordre 66, Kenobi fait profil bas, mais ne tarde pas à être rappelé à sa mission de protecteur lorsque Bail Organa, père adoptif de Leïa, lui apprend que cette dernière à été kidnappée. Bien malgré lui, Obi-Wan reprend du service et part à la recherche de la jeune Leïa, laissant Luke sans protection tout en prenant le risque d’être découvert par les inquisiteurs.
Sans être renversante, l’histoire permet de correctement raccrocher les wagons de La Revanche Des Siths, en évitant pas mal d’écueils scénaristiques. Un récit standard et bien amorcé qui pourrait profiler de très bonnes choses dans les prochains épisodes. Certes, la trahison de Reva et la situation du grand Inquisiteur peuvent laisser quelque peu perplexe, quand on sait que ledit Inquisiteur est présent lors des évènements de Rebels, qui prennent place chronologiquement après la série Kenobi. Bien que la scène puisse faire lever un sourcil, n’oublions pas que dans l’univers Star Wars, la mort peut ne pas être définitive. (Dark Maul, Palpatine, Boba Fett…). L’idée de suivre également de près Leïa enfant, permet de créé le lien que l’on retrouve dans le message de détresse au début de l’épisode 4 : Un Nouvel Espoir.
Un casting impeccable permet également d’entrer dans le vif du sujet rapidement, sans lourdeurs de jeu ni de cabotinages superflus, l’ensemble respire une authenticité quelque peu oubliée dans le livre de Boba Fett. Toujours impeccable dans le rôle-titre, Ewan Mc Gregor tiens la barre avec cette force tranquille inhérente au personnage, en y apportant la pointe d’amertume et de désillusion liée à la situation des Jedis. L’annonce de la survie D’Annakin est le parfait exemple de ce jeu toute en retenue et subtilité. Reva, la troisième soeur inquisitrice, est interprétée à la perfection par Moses Ingram. Tout en rage contenue et détermination, frustrée par un commandement qu’elle juge laxiste et inefficace.
Le virage que prend son personnage était évident, pour ne pas dire espéré, tant les autres inquisiteurs semblent trainer la patte dans leur traque des Jedis en général et de Kenobi en particulier. Autre bonne surprise, Vivian Lyra Blair, l’interprète de Leia enfant est plus que convaincante et permet d’explorer succinctement sa vie sur Alderaan. Le retour de Jimmy Smits dans la peau de Bail Organa est également un réel plaisir et apporte un souffle nostalgique sans passer par la case du fan service poussif et maladroit. Les participations de Flea, le bassiste des Red Hot Chili Peppers, dans le rôle du gros vilain kidnappeur et de Esther Rose Mc Gregor, la fille d’Ewan, dans le rôle de Theta Griggs, qui fait écho au dealer de bâtons de la mort de l’Attaque des Clones et offre un dialogue assez sympathique. Autre apparition bien sentie, le clone vétéran qui mendie quelques crédits est interprété comme il se doit par Temuera Morrisson.
Malgré ses nombreux points forts, ces deux premiers épisodes affichent également pas mal de faiblesses et de lourdeurs techniques assez pénibles, mais tolérables, car le show donne suffisamment de bons éléments pour faire l’impasse sur les mauvais. Les deux séquences de poursuites impliquant Leia sont navrantes, voire pathétiques tant elles ne tiennent pas la route, un comble pour une poursuite. L’idée même que Kenobi puisse se « dissimuler » aux yeux et à la barbe des inquisiteurs, les font clairement passer pour des tocards incapables d’attraper un rhume, et le Obi-Wan Kenobi qui devient Ben Kenobi, même Derrick aurait fait le lien en plus d’un épisode. De plus, lors de sa montée à bord d’un transport, Kenobi découvre clairement son sabre à sa ceinture, arme des jedis je tiens à le rappeler, et une fois à destination le mec se la joue discret. Une attitude assez incohérente qui fait que la forme l’emporte sur le fond à certains moments.
Un show clairement porté par son casting et béni par l’aura de son personnage principal. Quelques mollesses techniques et narratives, rattraper facilement par un casting investi et crédible qui annonce une série autrement moins poussive et creuse que Le Livre De Boba Fett. Car même en étant un fan inconditionnel du personnage de Boba, il faut avouer que sa série ne lui fait honneur que sur 2 épisodes. Si la série se maintient sur cette lancée elle pourra sans aucun doute rejoindre le Mandalorian sur le podium des séries Disney/Star wars réussies.