Grosse sortie de cette fin d’année 2021, Ghostbusters : Afterlife a été reporté à de nombreuses reprises puisqu’il devait, à l’origine, sortir pendant l’été 2020. Ce Ghostbusters : Afterlife a la spécificité de suivre la narration induite par les deux précédents films d’Ivan Reitman (1984-1989). En effaçant totalement l’ardoise du reboot de 2016 affreux, sans âme et complètement loupé, le cinéaste Jason Reitman, fils d’Ivan, avait une lourde tâche : celle de réconcilier les fans blessés du film de Paul Feig avec la franchise tout en proposant un film grand public avec quelques traces d’épouvante. Et l’essai est particulièrement bien transformé.
Ghostbusters : Afterlife est une vraie déclaration d’amour aux films originaux des Ghostbusters. Reitman reprends tout ce qui fait l’essence des premiers films pour en tirer une vraie singularité avec un visuel moderne. Afterlife offre une captation de décors particulièrement bien recherchée avec une vraie façon de filmer le surnaturel.
A contrario du bousin de Paul Feig, Jason Reitman va tout droit dans le minimaliste. La majeure partie de Ghostbusters : Afterlife consiste à introduire de nouveaux personnages et à distiller cette narration centrée autour de l’héritage de la famille Spengler. Jamais cliché, le film se détache des canevas casse-gueule de la franchise originale (l’humour omniprésent) pour une histoire de famille touchante et teintée de surnaturel, avec quelques légères colorations humoristiques.
Mais la force du long-métrage réside bien sur un mot : héritage. Parce que Jason Reitman a montré qu’il ne suffisait pas de faire simplement revenir Bill Murray, Dan Aykroyd et Ernie Hudson dans le film pour satisfaire les fans. Il fallait tenter de greffer tout ce beau monde dans un tout cohérent et qui ne fasse pas surenchère. Or, les personnages phares de la franchise d’Ivan Reitman n’ont qu’un rôle mineur puisque c’est bien McKenna Grace, Finn Wolfhard et Paul Rudd qui ont les premiers rôles clefs de l’histoire. La jeune comédienne de quinze ans livre une belle performance, teintée de justesse, dans le rôle de la petite-fille d’Eron Spengler (Harold Ramis) qui revient à l’occasion d’un fantôme en images de synthèse.
Cependant, le film peut en désarçonner certains par son côté très verbeux, et la présence de jump-scares réguliers pas forcément bienvenus. Mais ce qui permet à Afterlife d’enterrer le Ghostbusters de 2016 c’est le fait d’avoir des personnages touchants, directement impactés familialement parlant par les événements des deux premiers opus. Et c’est là où Ernie Hudson a raison. Il fallait lancer une nouvelle génération de Ghostbusters en rendant hommage aux anciens et non tout balayer d’un revers de la main.
Grâce à cette intelligence d’esprit, oui, Ghostbusters : Afterlife est bel et bien un vrai hommage, un vrai plaisir pour les fans de la saga et une vraie réussite.