La saga The Purge est l’une des poules aux œufs d’or de la société Blumhouse Productions. Le studio cher à Jason Blum est connu de l’industrie Hollywoodienne pour proposer des films d’horreur à micro-budget pour s’assurer des maxi-rentabilités. Jason Blum, dans le documentaire « La Méthode Blumhouse » avait confié dans une interview vouloir stopper des franchises au bon moment pour ne embobiner les spectateurs dans des histoires construites juste pour rapporter de l’argent. Pourtant, la franchise Paranormal Activity, bien épuisée avec The Ghost Dimension en 2015, s’apprête à être réactivée. Et alors que The Forever Purge devait être le dernier long-métrage autour de la purge annuelle aux Etats-Unis, un sixième film semble en préparation.
James Demonaco prévoit de ramener Frank Grillo dans la franchise. Le comédien incarnait Leo Barnes, un ancien policier qui souhaitait profiter de la purge pour abattre le meurtrier de son fils avant de connaître la rédemption et de devenir membre de la garde rapprochée de la sénatrice Charlie Roan qui avait temporairement aboli la Purge.
Les événements de The Forever Purge ont débouché sur une immense guerre civile, où les Américains « bons » ont engagé une guerre contre ceux qui étaient pour la Purge perpétuelle. Et à entendre Demonaco, dans une interview avec comicbook.com, c’est sur ces bases-là que The Purge 6 devrait repartir après que la question lui a été posée si le film prendra racine dans une Amérique en pleine anarchie :
« Je ne peux pas dire grand chose, mais vous êtes certainement sur la bonne voie. L’Amérique dans laquelle nous entrons dans Purge 6 n’est pas l’Amérique dans laquelle nous vivons maintenant. Elle a été remappée, devrais-je dire, d’une manière unique. Et nous entrons dans cette surface très changée de l’Amérique. »
Par la suite, le cinéaste a confié que le futur film se situerait 10 à 15 ans après les événements de The Forever Purge. Et qu’il y avait volonté de prendre la suite de la saga sous un prisme bien plus vaste que la simple purge pour ne plus être dans la mécanique traditionnelle « un film = une purge ». Et c’est bien là que le bât blesse. On touche un point sensible de Blumhouse : les limites de leur politique économique. Pour voir grand, il faut s’en donner les moyens. Alors que le credo de la maison est de ne pas dépasser les 5 millions de dollars de budget, le cinquième opus The Purge a lâché les chevaux avec 18 millions. Trop peu pour s’assurer une anarchie nationale totale car Everardo Gout nous a pondu un long-métrage brinquebalant et jonché de soucis.
Est-ce une bonne solution de lâcher la thématique centrale de la saga (les questions sociétales soulevées par la Purge) alors que celle-ci n’a été esquissée correctement que dans The Purge : Anarchy ? Quid du destin de la franchise sans James Demonaco à la réalisation ? (The First Purge aura été un massacre artistique orchestré par Gerard McMurray et The Forever Purge, un espèce de feu d’artifice qui part dans tous les sens). De plus, avec 76 millions de dollars de recettes internationales, The Purge 6 enregistre le plus faible ration budget/recettes au box-office international.
James Demonaco semble cependant jouer son va-tout avec une histoire inédite. Reste cependant à voir si les moyens seront mis à disposition mais il y a une grande part de probabilité que tout se casse violemment la figure, la faute à une direction artistique inexistante. Réponse dans quelques temps.