Cinquième volet de la saga American Nightmare, « The Forever Purge » (en version originale) ne sera finalement pas le dernier volet de la lucrative saga initiée par Blumhouse Productions. Cette nouvelle production reste très évasive dans son ordre chronologique mais elle semble se situer après les événements de American Nightmare : Elections où la sénatrice Charlie Roan avait fini par abolir définitivement la purge. Ici, face à la remontée de l’immigration massive et de l’insécurité, les Nouveaux pères fondateurs ont réintroduit la purge. Mais cette fois-ci, les Purgeurs semblent avoir décidé de ne pas se limiter aux 12h annuelles mais de prolonger ce festival de tueries.
Dans tout ce bazar, Adela et Juan, un couple d’immigrés Mexicain, tentent de survivre dans un pays en pleine anarchie.
American Nightmare 5 fait suite au très mauvais « The First Purge » avec l’objectif de raconter quelque chose de différent. Ici, terminé la purge en pleine nuit. On en a un très léger aperçu mais c’est surtout le prolongement qui va intéresser James Demonaco, qui poursuit sa présence à l’écriture à défaut de poursuivre derrière la caméra. Cette fois-ci, Blumhouse met les petits plats dans les grands et lâche 18 millions de dollars pour plus de tueries, d’explosions et d’action. Et le résultat n’est pas mirobolant. American Nightmare 5 est un mauvais film, boursouflé de faiblesses scénaristiques. Le film masque son manque d’ambition et son déficit de caractère par de l’action à tout-va.
Exit les saillies visuelles dans les masques des purgeurs, les jumps-scares bien sentis. Tout est beaucoup trop facile et amené avec d’énormes sabots. En témoigne une ridicule suite de scènes d’expositions pour introduire en cinq minutes des personnages dont on est censés s’attacher sur toute la durée. Certains disparaissent même de l’histoire pour ne jamais revenir où pour faire une apparition anecdotique un peu plus tard. Pour certains, on ne sait même pas leur lien avec le quatuor de protagonistes. Si le scénario d’American Nightmare : Anarchy essayait à minima de construire une histoire autour du personnage de Leo Barnes (Frank Grillo), ici, tout n’est que fainéantise.
Le personnage de Juan (Tenoch Huerta), par exemple, n’a aucune substance scénaristique hormis le fait… qu’il sait parler aux chevaux. Celui de Adela (Ana de la Reguera) sait juste manier les armes parce que l’on apprends qu’elle a rejoint, au Mexique, un groupe de femmes armées pour lutter contre des cartels de drogue. Même problèmes avec les « Tucker« , les riches propriétaires du ranch. Le père Tucker semblait être le plus intéressant, de part son intéressant pragmatisme et son ouverture d’esprit vis-à-vis de l’immigration, mais le personnage a été sacrifié rapidement, sans aucune ingéniosité.
Le problème central de ce American Nightmare est donc cela : le scénario. D’un point de vue purement technique, Everardo Gout fait le job sans proposer quelque chose d’incroyable. Il parvient malgré tout à se foirer à certains moments, notamment dans l’introduction où il multiplie les gros plans dégueulasses sur les protagonistes, comme pour accentuer des émotions absentes puisque le casting ne parvient pas à en distiller malgré la présence de Josh Lucas (Dylan) qui est peut-être le seul acteur à surnager un peu du lot.
Il faudrait que James Demonaco revienne aux manettes de la saga puisque lorsqu’il n’est plus à la baguette, Blumhouse nous pond des films poussifs, médiocres et clairement borderlines. Ce American Nightmare « Sans limites » est un très mauvais film, qui n’esquisse encore une fois que peu son propos sociétal intéressant et part dans un condensé d’action digne d’une série Z. Dommageable mais largement dispensable.