Faisant suite au premier volet de Guillermo Del Toro précédemment sorti en 2013, Pacific Rim : Uprising a été cette fois orchestré par le réalisateur américain Steven S. DeKnight, avec un seul et même objectif : être à la hauteur du premier volet du scénariste espagnol.
Ce changement a-t-il été réalisé avec brio aux yeux des fans ou est-ce là une profonde déception pour ce second volet ?
UN ATOUT MAJEUR : LE CASTING
On avait peur de la sortie de ce second opus, notamment avec « la relève », qui laissait présager le remplacement de la majorité des acteurs du premier volet par d’autres ; et il y a eu du nouveau, certes, et pas des moindres ; John Boyega (alias Jake Pentecost) maîtrise parfaitement bien son rôle : personnage cynique issu de la petite délinquance, officier pilote de Jaeger lorsqu’il reprend du service, il réussit à incarner les différentes facettes de son personnage, sans trop d’humour déplacé lourd à la longue, un gros point fort du film.
Vient également l’incontournable Scott Eastwood, alias Lambert, héros de la guerre contre les Kaiju, toujours au top dans son rôle, bien que celui-ci paraisse plus au second plan dans ce second opus.
On retrouve aussi avec plaisir Rinko Kikuchi (Mako Mori), Charlie Day (Docteur Newton) et Burn Gorman (Docteur Hermann) qui auront également leur importance dans le film.
« La relève » se compose quant à elle de jeunes acteurs, tels que Caillee Spaeny (Amara), plutôt correcte dans son rôle, bien que cette jeunesse semble difficilement emballer les fans de la franchise.
UN PACIFIC RIM QUI REMPLIT UNE NOUVELLE FOIS SON RÔLE
Avec encore et toujours le fameux studio américain Legendary principalement aux commandes de ce second volet, Pacific Rim : Uprising nous en met une nouvelle fois plein la vue : les effets spéciaux et les couleurs sont au top et meilleurs que le premier. Les combats sont toujours aussi réalistes et prenants : l’expérience 4Dx se marie d’ailleurs très bien avec l’ambiance et le dynamisme du film, notamment lors des combats, si bien qu’il est difficile de s’imaginer retourner le revoir sans. S’il y a bien une chose que les fans de Pacific Rim ne doivent pas rater avec ce second opus, c’est bien l’expérience 4Dx. Toutefois, la 3D ne semble pas être aussi efficace que sa grande sœur, bien plus entrainante.
On se réjouit également d’entendre dans ce second volet la fameuse musique de Ramin Djawadi, indissociable de la franchise, bien qu’il faille attendre l’heure de film (et le générique de fin) pour (enfin) en profiter et se remémorer avec nostalgie le premier épisode.
En bref, tout ce qui fait un bon Pacific Rim est réuni : des combats serrés et entraînants, des effets spéciaux avec quelques bons ralentis bien placés et des explosions à n’en plus finir, du Kaiju super badass, des Jaeger toujours plus innovants (sans oublier Gipsy, toujours présent) et un danger qui menace le monde se profilant à l’horizon.
UNE HISTOIRE MALGRÉ TOUT CONTRASTÉE –SANS SPOILERS-
La difficulté de ce second film a été de ne pas faire doublon avec le premier : éviter le schéma répétitif Brèche – Kaiju – Jaeger – monde sauvé ne fut pas une mince affaire pour Steven S. DeKnight. Bien qu’il ait réussi à créer le suspense et le rebondissement au cours du film, l’histoire dans sa totalité n’est pas si entrainante qu’elle en a l’air.
La majorité de l’intrigue se propage autour du progrès technologique, qui veut que les Jaeger deviennent des robots autonomes (des drones, tout simplement) contrôlés à distance afin de remplacer les pilotes, développés par la société Shao Corporation, avec à sa tête Liwen Shao et le Docteur Newton. Bien entendu, ce n’est pas un spoiler de vous dire que ça ne tourne pas comme prévu, et que les drones deviennent incontrôlables. Jusqu’à la moitié du film, on croit alors que l’on va assister jusqu’à la fin à des combats entre Jaeger à la Transformers, mais heureusement, des rebondissements nous permettent de retrouver nos bons vieux Kaiju et également un Pacific Rim potable.
Le second mauvais point du film est du à cette « nouvelle génération » de pilotes, les cadets, des jeunes en fin d’adolescence BEAUCOUP trop sûr d’eux, formés sur la base militaire de Chine au pilotage des Jaeger par Lambert entre autres, et entrainés à la dérive. Les fans de la franchise l’auront peut-être remarqué, mais pourtant sans expérience de combat, ils se débrouillent mieux dans un Jaeger face à plusieurs Kaiju que les anciens pilotes expérimentés du premier film lors de leur combat près d’Hong Kong contre deux Kaiju (l’un des deux arrivants quand même plus tardivement), où ils sont d’ailleurs tous morts… (Souvenez-vous des Jaeger Cherno Alpha (russie) ou Crimson Typhoon (Chine)). Petit questionnement philosophique en suspend à ce sujet donc…
Enfin, le film paraît bien moins sombre que le premier; même si la dernière partie du premier film se déroule la nuit, ce qui renforce son aspect « sombre », il y a quand même moins de suspense sur la fin du second opus : les personnages semblent prendre moins au sérieux la menace (surtout notre fameuse « relève »), particulièrement au cours des combats, ce qui désacralise l’aspect tragique du film. On regrette aussi que la célèbre musique du film ne rythme pas les phases d’action.
Note GeeksLands : 7/10
Malgré quelques points qui rendent à mon goût Pacific Rim : Uprising moins prenant que le premier, il reste tout de même un bon film ; l’apprécier ou le détester demeure néanmoins un avis plutôt subjectif, même pour les fans de la saga. La scène post-générique laisse présager une suite, qui l’on espère fera cette fois l’unanimité. Cela dit, l’expérience 4Dx reste tout de même un atout majeur qui apportera au film un dynamisme supplémentaire et le rendra beaucoup plus prenant. Pensez-y si vous en avez la possibilité.
Il n’existe que 11 cinémas disposant de salles 4Dx en France, n’oubliez pas de vous renseigner si vous voulez tenter l’expérience!