Nous vous présentons aujourd’hui une rétro-critique du dix-neuvième film d’animation du DC Universe Animated Original Movies, « Justice League : War ». Sorti en 2014, ce film d’animation est l’adaptation du comics « Justice League : Origin » écrit par Geoff Johns (Blackest Night, Aquaman, Flashpoint, Batman Terre un, Doomsday Clock) et dessiné par Jim Lee (Batman : Silence, Punisher War Journal, Gen 13, Wildcats), dont nous avions rédigé la review le mois dernier dans la rubrique « Comic Book » (à lire ICI)
Le scénario est adapté par Heath Corson, qui est devenu, par la suite, l’un des scénaristes de la série animée Justice League Action. Quant au réalisateur, il s’agit du fameux Jay Oliva, réalisateur de Batman : The Dark Knight Returns Part 1 & 2, Batman : Bad Blood, Green Lantern : Emerald Knights, Justice League Dark, Batman VS Robin et Justice League : The Flashpoint Paradox. Il a également officié en tant que storyboardeur sur les séries animées Robocop : Alpha Commando, Godzilla, Jackie Chan Adventures, The Batman, ainsi que sur les films Man of Steel, 300 : La naissance d’un empire et Ant-Man. Concernant la composition musicale, elle est assurée par Kevin Kliesch, qui a également composé pour Superman contre Brainiac et les séries animées Thundercats, Princesse Sofia et Raiponce.
Le long-métrage animé s’ouvre sur un court logo d’introduction présentant des croquis de Jim Lee, suivi d’un bref bulletin d’informations relatant de mystérieuses disparitions dans Gotham City, faisant le lien avec le mystérieux Batman, récemment repéré dans la Métropole. Le récit suit son cours avec l’enlèvement d’une citoyenne par un parademon, sauvée par Green Lantern. L’affrontement entre ce dernier et le parademon est interrompu par Batman. Notons que dans le comics, ce fut l’inverse, Green Lantern intervenait dans l’affrontement entre Batman et le parademon.
Au fil de l’intrigue, nous constatons que le récit Justice League : Origin est correctement adapté, malgré quelques changements inévitables, voire regrettables, comme pour toute adaptation. L’inclusion du personnage de Billy Batson, alias Shazam, remplaçant Aquaman, est l’un des défauts du film. Ce choix est en réalité une volonté réfléchie du studio qui avait prévu d’adapter par la suite Le trône de l’Atlantide, intégrant Aquaman par le biais de ce film. En effet, bien que le DC Universe Animated Original Movies soit une succession d’adaptations, il n’en reste pas moins un univers unique et chronologique, remis à zéro avec Justice League : War. L’absence de certains dialogues authentiques qui faisaient la force du comics d’origine est à déplorer, et l’intégration de Shazam dans ce récit n’a pas du tout été favorable aux choix de sélection des dialogues et moments à adapter. Il en est de même pour la réécriture de la scène de la manifestation contre Wonder Woman. L’un des manifestants n’hésite pas à lui dire : « Vous utilisez votre épée avec le sourire et faites peur aux gens normaux. Et vous êtes vêtue comme une putain ». Ce dialogue cru, écrit spécialement pour l’adaptation, est bienvenu, contrairement au déroulement de la scène. Ce qui suit peut en amuser certains, ou alors, au contraire, en consterner d’autres avec cette touche d’humour que l’on pourrait qualifier de « grand public », faisant perdre toute crédibilité au sujet sérieux de la manifestation : l’Amazone enlace l’homme avec son lasso de vérité, ce dernier avouant alors se travestir de temps à autre en Wonder Woman afin d’avoir un sentiment de puissance.
L’animation, quant à elle, est assez correcte. Les designs (excepté celui de Cyborg, hideux), décors, couleurs, ainsi que la fluidité des scènes d’actions, sont en général respectables, bien qu’elles ne retranscrivent pas du tout le style de Jim Lee, contrairement à la plupart des adaptations du DC Universe Animated Original Movies qui savent adapter les traits des dessinateurs des récits originaux. Pour ce qui est de la composition musicale de Kevin Kliesch, elle s’avère très conventionnelle, et est par conséquent, rapidement oubliée après le visionnage du long-métrage animé.
Côté doublage, nous retrouvons les voix de Sean Astin (Les Goonies, Le Seigneur des Anneaux, Stranger Things) pour le rôle de Shazam, Michelle Monaghan (True Detective, Mission Impossible, Gone Baby Gone, Somewhere, Code Source) pour Wonder Woman, Shemar Moore (Birds of Prey, Esprits Criminels) pour Cyborg, Alan Tudyk (Chevalier, 3h10 pour Yuma, Les Mondes de Ralph, Dalton Trumbo, Rogue One) pour Superman, et Jason O’Mara (Band of Brothers, Life on Mars, Terra Nova, Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D) pour le rôle de Batman.
En conclusion, si vous avez lu « Justice League : Origin », il faut considérer ce « Justice League : War » comme une adaptation libre afin de ne pas être déçu, bien qu’elle reprenne les grandes lignes du comics. Cependant, la qualité assez correcte de l’animation et son action parfois divertissante ne suffisent pas à en faire un long-métrage d’animation respectable. « Justice League : War » est à classer tout simplement parmi les films les plus médiocres du DC Universe Animated Original Movies.
5,5/10