Analyses

Pourquoi l’univers DC au cinéma giflera celui de Marvel dans les prochaines années

Black Adam - Warner Bros Discovery

/Attention, cet article contient des spoilers sur Black Adam/

L’univers DC au cinéma était très mal parti. En effet, après des débuts globalement satisfaisants, les scores critiques de Batman V Superman, Suicide Squad et le Justice League version Joss Whedon ont enterré le nouvel univers étendu DC Comics au cinéma. Pendant un temps, on a cru que la firme de Warner allait faire un méga rétropédalage en recommençant l’univers à zéro avec le film The Flash d’Andy Muschietti en privilégiant les one-shot enregistrant de solides succès critiques (Joker, The Batman). Or, Aquaman, Shazam, The Suicide Squad et Black Adam se sont succédés avec de très bons retours à la clef. De quoi faire réfléchir Warner Bros Discovery qui s’est bien montré décidé à effectuer un grand ménage dans l’univers des supers-héros en effectuant des choix stratégiques de bonne facture. Après le film solo du héros de Dwayne Johnson, l’heure est de faire l’état des lieux et d’arriver à un constat simple : S’il se restructure comme il se doit, l’univers DC au cinéma est en train de prendre ce qui a fait l’essence de Marvel à ses débuts et sa capacité à galvaniser le public. 

Black Adam ou la recette simple mais efficace du film de super-héros
Black Adam © Warner Bros

Black Adam a su fonctionner là où le MCU n’arrive plus du tout à fédérer. Si l’on regarde les dernières production du MCU hors séries, que ce soit Docteur Strange 2 et Thor : Love and Thunder, les deux derniers longs-métrages sont complètement anecdotiques et souffre d’un manque de ce qui fait l’essence même de ce type de film : le grandiose et l’impressionnant. Les effets mitigés de Multiverse of Madness et ceux désastreux de Love and Thunder n’ont fait que participer au déclin des productions Marvel, en raison notamment de l’épuisement des boîtes de production d’effets spéciaux dont Disney a fait appel. Du côté de Black Adam, les effets visuels sont réussis et maîtrisés et la réalisation de Jaume Collet-Serra offre une lisibilité de l’action permettant réellement de se sentir partie intégrante de ce déluge d’action. 

Bien évidemment, le scénario et les dialogues restent bancals, bien faiblards, voire creux et naïfs. Mais ceux de Marvel ne surpassent pas forcément ce que l’on retrouve dans Black Adam. DC semble avoir récupéré de justesse la cohérence de son univers au sein de Black Adam : Amanda Waller est de retour, une liaison avec Shazam est fièrement affichée et la scène post-générique rendra fou de joie les fans, ce que n’a pas réussi à faire Marvel depuis un long moment avec le même procédé. 

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On arrive à prendre pour sympathie les personnages de la Justice Society, en regrettant toutefois qu’ils ne soient pas étoffés plus que ça et qu’ils n’ont simplement pour but de servir l’avancée de l’histoire. Mais Jaume Collet-Serra parvient à insuffler une dimension épique salutaire au film pour que le tout reste divertissant, peu crédible (mais c’est ce que l’on recherche) voire même par moment brutal et violent. La maîtrise de l’action réussit à cacher les insuffisances nettes du scénario et des dialogues. 

Poursuivre l’Univers… mais comment ?

Warner Bros Discovery a opéré des choix drastiques pour relancer son univers DC. Exit Walter Hamada et les casseroles que celui-ci pouvait traîner (il fut accusé d’avoir couvert le comportement de Joss Whedon lors de Justice League), place à James Gunn et Peter Safran, désormais bien rompus à l’exercice périlleux des films DC. James Gunn a renversé l’appréciation des fans pour la Suicide Squad en signant un film plus représentatif de la violence des comics et à l’opposé de la bouse de David Ayer. Il nous a ensuite offert un Peacemaker salué par tous, encore une fois bien dans la veine d’une opposition frontale à la gentillesse naïve et quasi robotisée de chez Marvel

Si l’exercice Black Adam est réussi, on peut légitimement se demander comment James Gunn et Peter Safran choisiront de cadrer la suite de leur univers. S’ils souhaitent vraiment se démarquer de Marvel, il va falloir éviter le même problème : l’éternel recommencement. Et c’est un fait : les fans du MCU ne semblent plus aussi passionnés par Kang le Conquérant qu’ils le furent par Thanos. Or, ceux de DC ont pu découvrir la violence XXL d’un Darkseid promettant plus de danger (On se rappelle de la vision de Cyborg montrant Darkseid exécutant Aquaman et Wonder Woman dans la Snyder Cut de Justice League). Si DC veut tirer son épingle du jeu, il va falloir faire monter l’arc Darkseid de plus en plus crescendo, quitte à prendre son temps comme l’a fait le MCU… ou créer des dynamiques intéressantes entre les personnages introduits jusqu’à lors. 

Peut-être que planifier sur une longue durée n’a pas forcément été salutaire pour Marvel. En effet, Black Adam semble s’être autorisé à ouvrir des arcs narratifs un peu à la dernière minute. Grâce à sa scène post-générique, DC s’offre plusieurs possibilités de films : Man of Steel 2, un Black Adam 2 réunissant l’anti-héros de The Rock avec Shazam, voire même un film Justice Society. L’arc autour d’Amanda Waller mérite aussi de creuser cette piste : Comment travaille-t-elle avec Superman ?

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Le studio peut même nous lâcher un film Docteur Fate tant ce que l’on a su du personnage paraissait maîtrisé et sympathique. La firme de James Gunn a autant d’atouts dans sa manche pour reconduire un univers que les fans ont appris à apprécier de nouveau… Et qui ne marche plus du côté de chez Marvel

La qualité des films hors univers n’est pas la même
Venom Let There Be Carnage ©Sony Pictures

En dehors de l’univers étendu, DC a fait le choix de confier les clefs du camion à des cinéastes capable de fournir une vision de cinéaste intéressante comme avec Joker et The Batman. Des voies permettant de crédibiliser le monde super-héroïque et de montrer que le public, qu’il soit avide de cinéma sérieux ou de divertissement, peut s’y retrouver dans l’offre générale de DC. Chez Marvel, on a l’univers Sony… qui aurait pu être réussi s’il n’était pas maladroit, crétin et affichant presque une certaine forme de récession dans le cinéma super-héroïque.

Ant-Man 3 : Passer la seconde, ou ne plus rien passer du tout
Ant-Man 3 – Marvel Studios

Marvel a lassé son monde avec une phase 4 complètement hors sol, ayant beaucoup de mal à fédérer de nouveau le public après le final que fut Avengers : Endgame. C’est pour cela que Ant-Man and The Wasp : Quantumania, a un lourd défi devant lui : parvenir à lancer la phase 5 en grandes pompes. Cependant, au vu des projets annoncés, on est proche de la lassitude. Tandis que chez DC, l’effet de surprise demeure présent de façon constante et nul doute que la fraîcheur incarnée par la nouvelle direction Gunn/Safran devrait impulser un certain nombre de nouveautés dans la firme. Une cohérence renouvelée par Warner Bros Discovery qui doit avoir à coeur d’effacer le fiasco marqué par l’annulation de Batgirl. Il ne reste qu’à espérer, pour contenter tout le monde, que Ant-Man 3 passe la seconde dans son introduction de Kang et que Aquaman 2 et Shazam 2 accélèrent aussi la renaissance du DCEU.

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