Analyses

CONAN – NOTRE DOSSIER

Heroic fantasy, pulps, Marvel Comics et Hollywood. 

CONAN – NOTRE DOSSIER

Après avoir publié des collections de comics Star Wars ou encore Marvel pour les kiosques, Hachette propose cette fois-ci celle de Conan, dont le numéro un est toujours disponible. Pour l’occasion, nous vous proposons un dossier spécial afin de revenir sur les origines et l’univers de ce mythique personnage, en passant par les pulps, les comics Marvel et les différentes adaptations, le tout agrémenté de croustillantes anecdotes.

LA GENÈSE DE L’HEROIC FANTASY

C’est en 1925 que le Texan Robert Ervin Howard, âgé de 19 ans, réussit à publier sa première histoire dans la revue Weird Tales : « Lance et Croc ». Malgré cette première opportunité, il connait ensuite une traversée du désert qui durera trois ans. En 1928, il parvient à vendre quelques récits de boxes pour des pulp magazines (revues populaires bon marché publiées durant la première moitié du XXe siècle, en partie responsable de l’expansion de la Science-Fiction et de personnages tels que The Shadow, Doc Savage ou encore Zorro). Quelques mois plus tard, c’est au tour des aventures de « Solomon Kane » et de ses récits mettant en scène « Kull le roi barbare » d’être éditées, mais c’est en 1930 que son talent est enfin reconnu grâce à ses sombres et pessimistes récits sur les Croisades.

Enfin, en 1932, naît de son imagination Conan, personnage solitaire évoluant dans un monde violent et chaotique, peuplé de sorciers, monstres et dragons. La première histoire du genre « épée et sorcellerie » est née. Cette odyssée se déroule dans une ère fictive : l’âge hyborien, situé après la chute de l’Atlantide et avant l’essor des anciennes civilisations (Égypte antique, Grèce antique, etc.). Conan y est un barbare originaire de Cimmérie, chaotique contrée liée à la Cimmérie historique, à la seule différence que ce peuple cimmérien est décrit comme descendant direct des Gaëls irlandais. Avant son suicide en 1936, conséquence du décès de sa mère et d’une vie plutôt dépressive, il écrit une vingtaine de nouvelles sur Conan, chacune relatant une phase différente de l’existence de son héros : voleur, pirate, mercenaire, roi… Howard est considéré comme l’un des fondateurs de la fantasy avec H.P Lovecraft et J.R.R Tolkien, mais surtout comme pionnier de l’Heroic fantasy grâce à aux récits de Kull le roi barbare et aux aventures sur Conan, les premiers du genre pour l’époque.

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BARBARE PUR ET DUR

De longues années plus tard, c’est au tour du New-Yorkais Lyon Sprague de Camp et du Floridien Lin Carter de s’emparer des fabuleuses péripéties du Cimmérien par le biais d’un pastiche. Ils en font alors un VÉRITABLE barbare à la musculature proéminente et, bien sûr, moins intelligente que sa version originale. Suite à leur collaboration, une anthologie de huit volumes verra le jour, dans une qualité plutôt inégale, avec cependant des couvertures illustrées avec talent par le peintre Frank Frazetta. Contrairement à l’oeuvre de Howard, ces récits sont publiés dans un ordre chronologique. À noter que ce n’est que depuis 2007 seulement que les nouvelles éditions des récits de Conan se basent sur les écrits originaux de Howard… 

MARVEL COMICS

En 1958, Conan fait ses premiers pas dans le monde de la BD par le biais d’une petite maison d’édition mexicaine. Là encore, le Cimmérien est différent : Chevelure blonde et armure. Heureusement, cela ne dure pas, mais il faudra attendre plusieurs années avant que Marvel Comics ne redonne à Conan ses lettres de noblesse.

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Dans les années 60 et 70, face à la demande des lecteurs, Marvel adapte les grands classiques des pulp magazines tels que John Carter, Tarzan ou encore Doc Savage. Conan est également envisagé, mais Stan Lee, devenu directeur éditorial, refuse. Le genre « Épée et sorcellerie » ne le séduit pas encore. Quelques mois plus tard, son collègue Roy Thomas, scénariste et éditeur, le persuadera finalement de tenter l’aventure. Le talentueux John Buscema (Amazing Spider-man, Avengers, Thor) est un temps pressenti pour dessiner Conan, mais ses tarifs élevés sont un risque pour la revue dont le succès est loin d’être garanti. Le jeune dessinateur britannique Barry Smith est donc engagé, tandis que Thomas se charge lui-même de l’écriture. L’éternel titre Conan le Cimmérien devient alors Conan le Barbare. Le comic, sorti en 1970, trouve rapidement son rythme, si bien que le numéro deux est nominé par l’Academy of Comic Book Arts pour le Shazam Award.

Après une vingtaine de numéros, Smith quitte le titre, finalement remplacé par Buscema, qui lui donnera une silhouette plus musclée. La Maison des Idées adapte les récits originaux tout en créant une nouvelle continuité. Le succès de Conan est concret, si bien que Stan Lee lui décline plusieurs séries de comics. Roy Thomas quitte la série principale en 1980, après 120 numéros. Buscema, quant à lui, tire sa révérence en 1987. Il est à ce jour l’artiste que l’on associe le plus à Conan, considéré comme l’une de ses plus brillantes réussites. La série principale est ensuite arrêtée en 1995, après 235 numéros. Marvel continuera de publier quelques one-shots et mini-séries jusqu’en 2000.

À LA CONQUÊTE D’HOLLYWOOD

TENSION, COCAÏNE ET RÉÉCRITURE

En 1975, Oliver Stone (scénariste de Midnight Express, Scarface, et réalisateur de Platoon, The Doors, Tueurs nés) écrit une première version d’un scénario de Conan pour le producteur Edward R. Pressman. Bien qu’inspiré par deux nouvelles de Conan (Le Colosse noir et une sorcière viendront au monde), Stone, accro à l’époque aux dépresseurs et à la cocaïne, situe le scénario dans un futur post-apocalyptique. En 1977, Pressman engage Ron Cobb qui a travaillé sur les décors de Star Wars et Alien, mais le projet stagne suite à des soucis financiers. Stone et Pressman proposent chacun de leur côté la réalisation à Ridley Scott et Alan Parker, mais ces derniers refusent. C’est alors que Ron Cobb montre l’avancée de son travail ainsi que le scénario de Stone au réalisateur John Milius, qui était un temps rattaché au projet. Suite à cela, il manifeste de nouveau son intérêt et fait savoir à Pressman qu’il accepte de réaliser le film uniquement s’il est autorisé à modifier le scénario. Après une courte réflexion, le producteur concède, mais suite à cela, le projet se heurte à un autre obstacle.

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Lié à l’obligation contractuelle de réaliser son prochain film au sein de la production de Dino De Laurentiis (un justicier dans la ville, King Kong, Flash Gordon), Milius propose donc à ce dernier de participer au développement. S’ensuivent douze mois de vaines négociations et de tensions, qui poussera Pressman à revendre les droits à De Laurentiis pour 4 500 000 $ ainsi que 10 % des recettes pour tout de suite qui serait donnée au long-métrage. Malgré cela, Pressman reste lié au projet en tant que producteur délégué. Universal Pictures devient le distributeur du film aux États-Unis et donne ainsi 12 000 000 $ pour la promotion du film. Concernant le budget du film, il est de 20 000 000 $.

Milius modifie le scénario comme prévu, en le situant dans l’âge hyborien et en réécrivant totalement la seconde partie de Stone tout en atténuant certains éléments de fantaisie. Il y crée le personnage de Valeria, en fusionnant deux personnages de Robert E. Howard (Valeria étant une simple référence au prénom du personnage féminin de la fameuse nouvelle Les clous rouges). Peu avant le tournage, Milius engage son ami Basil Poledouris (Robocop, Starship Troopers) pour la composition musicale, au grand dam de Dino De Laurentis qui aurait préféré Ennio Morricone. Poledouris fera appel à un orchestre de 90 musiciens et un choeur de 80 personnes. Terry Leonard, chef cascadeur sur Les aventuriers de l’arche perdue est également engagé, ainsi que Colin Arthur, ayant travaillé au célèbre musée de cire Madame Tussaud’s, pour la supervision de la fabrication des mannequins et des parties de corps. Pour le rôle de Conan, Pressman songe à Sylvester Stallone ou Charles Bronson, jusqu’à ce qu’il découvre le documentaire « Pumping Iron » avec Arnold Schwarzenegger.

SECOND FILM DE SCHARZY ET TOURNAGE COMPLIQUÉ

Pressman organise un entretien avec Schwarzenegger. Ce dernier n’hésite pas à montrer son grand intérêt pour tenir le rôle de Conan. En effet, à cette époque, Schwarzy n’avait participé qu’à un seul long-métrage, Hercule à New-York, en 1972, dont il essaiera bien plus tard d’acheter le négatif afin de faire disparaitre ce désastre cinématographique. Il reçoit donc une somme de 250 000 €, et signe un contrat stipulant qu’il ne doit en aucun cas participer à un autre film d’heroic fantasy avant la sortie de Conan. Suite au désir de Milius de le rendre plus athlétique pour le rôle, Arnold se lance dans un programme physique qui durera plus de 16 mois : Course à pied, natation, équitation, escalade et bien sûr musculation. Il prend également des cours de diction. Pour le rôle de l’antagoniste Thulsa Doom, le grand Sean Connery est envisagé, mais c’est finalement l’excellent James Earl Jones (voix de Dark Vador et de Mufasa) qui est engagé.

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Le tournage débute officiellement en janvier 1981 en Espagne. Pour donner aux peaux et tissus un aspect sale et usé, l’équipe les fait passer sous des voitures dans la poussière. Dès son premier jour, Schwarzy se blesse dans le dos, poussé par un chien qui le fait tomber d’un rocher. Résultat : Plusieurs points de suture. La cause exacte de cet accident ? De la viande crue cousue dans la peau d’ours d’Arnold afin d’exciter les chiens, qui eux, ont été lâchés trop tôt alors que l’interprète de Conan n’avait pas pris assez d’avance sur la meute. D’autres blessures surviendront, du fait que la plupart des acteurs effectuent eux-mêmes leurs propres cascades. Mentionnons la plus grave, qui concerne l’interprète de Valeria : Sandahl Bergman. Lors d’un combat, cette dernière se fait malencontreusement trancher l’index jusqu’à l’os par un figurant… Ayant des difficultés à prononcer ses dialogues du fait de son fort accent autrichien, Schwarzy n’hésite pas à les répéter des dizaines de fois avant chaque scène. James Earl Jones, qui arrive plus tard sur le tournage, lui donne de précieux conseils lors des répétitions, et en retour, Arnold l’aide à entretenir sa forme en l’entraînant. De son côté, Gilbert Taylor, le directeur de la photographie de Star Wars Épisode IV et de Docteur Folamour, agace continuellement Milius par ses méthodes, et se voit finalement remplacer par Duke Callaghan.

PROMO, BOX-OFFICE ET SUITES DÉSASTREUSES

La promotion s’est faite intelligemment, et par conséquent, sur tous les fronts. Par exemple en faisant appel aux magazines spécialisés : Magazines d’arts martiaux pour décrire les entraînements de combat à l’épée durant le tournage, magazines d’équitation pour les scènes à cheval, magazines de culturisme pour la préparation d’Arnold au rôle de Conan, magazines de fantaisie, etc…  Quand vient le passage du film devant la commission d’évaluation, c’est la déception pour Milius et Schwarzy. Jugées trop violentes et sanglantes, de nombreuses scènes sont coupées. Le long-métrage sort en France et en Espagne au mois d’avril 1982, tandis que le mois de mai est choisi pour les États-Unis afin d’éviter une confrontation avec Rocky 3 et Mad Max 2. Il détient ensuite la première place du box-office américain pendant deux semaines, pour au final rapporter 39 565 475 $ en Amérique du Nord, et 68 851 475 $ dans le monde entier. Notons que 1982 fut une année importante pour le cinéma américain, avec Conan, Blade Runner, Rocky 3, Mad Max 2, The Thing, Tron, Poltergeist et E.T. Le film Conan le Barbare conservera son titre du meilleur film de fantasy jusqu’à la sortie de la trilogie du Seigneur des anneaux.

Une suite est donc prévue deux ans plus tard, nommée Conan le Destructeur et réalisée par Richard Fleischer, avec de nouveau Schwarzenegger dans le rôle-titre, ainsi que Basil Poledouris à la composition musicale. La violence est réduite, et une pincée d’humour est ajoutée. Le budget est de 18 000 000 $ et rapporte 31 042 000 $ au box-office américain. Quant aux critiques, elles s’avèrent désastreuses. Un spin-off est ensuite lancé : Red Sonja (Kalidor en France). Toujours réalisé par Richard Fleischer, le personnage principal est celui de Red Sonja, aidé dans sa quête par Schwarzy  qui devait bien sûr interpréter Conan. Cependant, suite à des problèmes de droits avec Marvel Comics (qui a publié les aventures de Conan, mais aussi crée Red Sonja), le nom de Conan est changé en Kalidor. Le rôle de Gedren, l’antagoniste, est interprété par Sandahl Bergman, qui incarnait Valeria dans le 1er opus… Au final, le film ne remportera que 6 948 633 $ aux États-Unis. À la suite de cette hécatombe cinématographique, Arnold rompt son contrat qui le liait pour 5 films sur Conan.

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BERNARD MINET, JASON MOMOA ET JEUX VIDÉOS

En 1992, Conan a droit à sa propre série animée, nommée « Conan l’Aventurier ». Production américano-française, elle est diffusée chez nous en 1993 dans l’émission M6 Kid, puis dans le Club Dorothée en 1996. Elle comprend un total de 65 épisodes pour 2 saisons, avec bien sûr tout le merchandising qui va avec. Le générique français est interprété par le fameux Bernard Minet. À savoir que le dessiné animé est actuellement rediffusé sur la chaîne Mangas.

 

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À la fin des années 90, Oliver Stone et John Milius s’attellent à l’écriture de ce qui doit être la suite de Conan le Destructeur. Le projet stagne au fil des années, et se voit finalement enterré lorsque Schwarzenegger accède au poste de gouverneur de Californie. En 1997, une série télévisée Conan, d’origine américano-germano-mexicaine, voit le jour. L’interprète principal est l’allemand Ralf Moeller, ancien Mister Univers et ami d’Arnold Schwarzenegger. Le succès n’étant pas au rendez-vous, la série sera annulée après une unique saison de 22 épisodes.

Un nouveau projet de film voit le jour dans les années 2000, et les noms concernant la réalisation défilent : les Wachowski, Brett Ratner, Robert Rodriguez. Ce sera finalement Marcus Nispel qui héritera du projet, produit par Lionsgate, Milennium Films et Nu Image. Kellan Lutz, Jared Padalecki et Jason Momoa sont en lice pour le rôle-titre, finalement décroché par ce dernier. Concernant le personnage du père de Conan, Mickey Rourke et Dolph Lundgren sont envisagés, mais c’est finalement Ron Perlman qui sera choisi. Le casting réunit également Stephen Lang, Rose McGowan, et notre talentueux Saïd Taghmaoui (La haine, Les rois du désert, American Bluff, GI Joe, Wonder Woman). Au niveau de l’ambiance et des décors, l’équipe du film a la bonne idée de s’inspirer du travail de l’artiste Frank Frazetta, qui avait illustré les couvertures des anthologies de Conan. Concernant la composition musicale, c’est le talentueux Tyler Bates qui est désigné. Bates, en plus d’avoir collaboré avec Marilyn Manson, est le compositeur de nombreux films, dont 300, Watchmen, John Wick 1 et 2, et les Gardiens de la Galaxie 1 et 2. Timothy Williams le rejoint en tant que compositeur additionnel et orchestrateur. Le film sort le 11 août 2011 aux États-Unis, et est un échec critique et public, ne rapportant que 48 795 021 $ dans le monde entier, pour un budget de 90 000 000 $. Peu après la sortie, Stan Lee, via Stan Lee Media, porte plainte afin de récupérer l’intégralité des bénéfices du long-métrage, déclarant que sa société détient les droits du Cimmérien. Le film n’ayant rapporté aucun bénéfice, la plainte est finalement refusée.

Mis à part toutes ces adaptations, on peut noter que Conan s’est vu consacrer une dizaine de jeux de sociétés et de jeux de rôles, et 5 jeux vidéos, dont le dernier en date, Conan Exiles. Une version bêta ouverte est sortie cette année sur Steam, X-Box One et PS4. Le véritable jeu, lui, est prévu pour avril 2018, et s’annonce fidèle à l’univers de Howard.

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APRÈS MARVEL COMICS… DARK HORSE

En 2003, Dark Horse, qui a publié Sin City, Hellboy ou encore The Mask, acquiert les droits de publication du cimmérien suite à l’arrêt des comics par Marvel. Une série régulière, simplement intitulée « Conan », est lancée. Scénarisée par Kurt Busiek (Astro City, Superman, Avengers, Trinity) et dessinée par Cary Nord (X-O Manowar, Daredevil, Ghost Rider), la série s’arrête au cinquantième numéro. Suivent naturellement plusieurs mini-séries et one-shots, ainsi qu’une nouvelle série régulière lancée en 2008 : Conan le Cimmérien, écrite par Timothy Truman et dessinée par Tomàs Giorello. Depuis, Dark Horse a eu l’idée ingénieuse de lancer une nouvelle série tous les deux ans, remplaçant la précédente (Conan the Barbarian, Conan the Avenger, King Conan…). Actuellement, c’est la série Conan the Slayer qui est publiée aux États-Unis depuis 2016. 

À noter qu’en France, les comics Conan de Marvel ont été publiés par les éditions Lug, et Arédit/Artima. Ensuite, Panini Comics a édité certains comics Conan de Marvel et Dark Horse. Depuis une semaine, c’est au tour de Hachette Collection de présenter les comics Conan de Marvel.

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