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Analyses

Zoom sur le cinéma Hispanique – Truman, Desierto, Almodovàr…

 

Penchons-nous au travers du cinéma hispanique de ces dernières années au travers d’une chronique détaillée.

Zoom sur le cinéma Hispanique – Truman, Desierto, Almodovàr…
Zoom sur le cinéma Hispanique – Truman, Desierto, Almodovàr…

Effectuons ensemble un zoom sur le cinéma hispanique qui est un style de cinéma qui commence à prendre une certaine densité et une crédibilité sans cesse montante. Loin des standards US et des films Français, le cinéma d’Espagne et de l’Amérique du sud est vraiment en train de nous proposer des films de plus en plus empreints de qualité, et ce, totalement déconnectés des tentaculaires studios de productions qui font de plus en plus polémique ces derniers temps quand à leur main mise sur l’objet cinématographique d’un cinéaste (Pour ne citer que les firmes de supers-héros, ces problèmes sont de plus en plus prépondérant chez Marvel et DC avec les cas « F4ntastiques », « Suicide Squad » et « Batman V Superman : L’aube de la justice ».

Pedro Almodovàr, l’ogre du système cinématographique Ibérique

 

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Déjà, la première tête de série qui nous vient à l’esprit en parlant de cinéma espagnol (et c’est bien dommage), c’est le réalisateur Pedro Almodovàr. Premier véritable cinéaste à faire fonctionner les films espagnols sur notre territoire, il est le tenant de gros succès en France comme Volver (2,3 Millions d’entrées) ou Parle avec elle (2,1 Millions d’entrées). Le problème principal qu’il y a avec Almodovàr est qu’ il impose aux yeux du public une vision du cinéma espagnol quasiment universelle, faute de réels concurrents. Et c’est un fait qui marche de moins en moins si l’on regarde le box-office de ces derniers films comme La Piel que Habito (618 201 entrées) ou dernièrement Jullieta (234 000 entrées). Le réalisateur impose de plus en plus un style redondant qui démontre beaucoup la faiblesse de l’arborescence de sa patte technique et graphique.

Un de ses produits est, à nos yeux, l’éclatante retranscription de ce manque cruel de renouveau, et c’est bien La Piel que Habito. Le film d’Almodovàr jongle souvent entre le cynisme dérangeant et le malsain totalement voulu, sur fond de comédie dramatique des plus standardisées. Le réalisateur joue sur le sarcasme de ses personnages qui sont purement des produits d’une provocation pure et dure envers la faiblesse des autres films Espagnols, et sont aussi le message sous-jacent d’un Almodovàr décidé de s’imposer en leader des productions filmiques de son pays. Il nous ressort des thématiques foutrement déjà vues et revues comme le travestissement, le transsexualisme et l’homosexualité (La piel que Habito / La mauvaise éducation), les filiations mère-fille (Julieta / Volver)…

Almodovàr cristallise les attentions du public par des thèmes complètement rendus excessifs, ce qui donne une image du cinéma espagnol trop classique, sans intérêt, et très souvent sulfureuse. Nous avions remarqué que ce qu’on retenait le plus du film Les Amants Passagers étaient, par exemple, les scènes de sexe, marque de fabrique, dirait-on, du réalisateur. Même chose dans la Piel que Habito, où les situations de sulfure intense sont rendues complètement abruties par un souci qu’à Almodovàr de chercher constamment le sarcasme le plus poussif, quitte à ridiculiser. Par exemple, lors de la scène finale, peu avant le dénouement, Robert Ledgard couche avec Véra (le jeune homme qu’il a transformé en femme par de multiples opérations de chirurgie de ré-attribution sexuelle), s’ensuit un dialogue promptement représentatif de la finesse du scénario des frères Almodovàr : Robert pénètre Véra qui gémit de douleur :

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  • Tu as mal ? Hmpf il faut peut être lubrifier tout ça. On pourrait peut être le faire par derrière ?

Le réalisateur propose une vision du cinéma d’auteur espagnol bien trop stigmatisée, réduisant les ambitieuses tentatives d’autres professionnels ibériques pour de simples coquilles vides qui ne trouvent leur public qu’en Espagne. En France, on conchie le cinéma Espagnol autre qu’Almodovàr, même s’il on commence peu à peu à s’y ouvrir. Bien entendu, nous parlerons de cinéastes Hispanique plus méconnus et non pas des mastodontes comme Innaritu, Alfonso Cuaron ou Guillermo Del Toro.

Ce qui est affolant, c’est le manque de succès du film Même la pluie d’Iciar Bollain (2011) qui, en France, n’a fait que le modeste score de 333 305 entrées, soit bien moins que La Piel que Habito alors que le sujet est beaucoup plus percutant. Rappel du synopsis :

Un réalisateur, Sebastián, arrive à Cochabamba pour tourner un film sur l’arrivée de Christophe Colomb aux Antilles et sur l’asservissement des Indigènes. Il veut que le film montre le sort des indigènes et le rôle qu’ont joué leurs défenseurs Antonio de Montesinos et Bartolomé de Las Casas. Son producteur, Costa, a choisi la Bolivie pour des raisons de coûts. Le réalisateur choisit parmi ses figurants Daniel dans le rôle d’Hatuey, chef des Taïnos. Daniel est aussi l’un des meneurs du mouvement contre la hausse du prix de l’eau. En effet, une multinationale américaine, Bechtel, a remporté le marché de la distribution d’eau. Elle ferme les puits et oblige les gens à payer 450 dollars par an, alors qu’ils ne sont payés que deux dollars par jour.

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Le scénario de Même la pluie propose une double ambivalence osée. Déjà, pour un film d’auteur espagnol, le budget est un poil plus présent que les autres films (non connu toutefois) mais surtout, le film propose une double narration comme le souligne le synopsis. Ainsi, Bollain remplit deux fonctions primaires d’un film. Il divertit et propose une vision grand spectacle de la colonisation espagnole, tout en dénonçant la hausse du prix de l’eau dont peuvent être victime certains descendants des indiens d’Amériques du sud qui subsistent encore dans des ghettos Chilien, Boliviens, Mexicains ou Péruviens.

Le film se permet même d’étoffer une vision totalement personnelle de grands personnages historiques comme Antonio de Montecinos et Bartolomé de Las Casas. Surtout, par le biais de scènes iconiques mettant en scène ces personnages en question, Bollain renforce leurs charismes et leurs puissances mais conserve toujours un jeu d’ambivalence des pouvoirs en place, renforçant l’idée de soumission des évangélistes devant la toute puissance de Christophe Colomb. Cela nous donne donc des scènes clefs et cultes, comme lorsque Las Casas s’interpose entre Colomb et les indigènes et lors de la répétition du discours de Montecinos. Plus intéressant encore, le fait de cumuler cette vision noircie de l’histoire des conquistadores avec ce tournage de film, on a un background des acteurs du « film dans le film », de leurs psychologies et de leurs jeux d’acteurs, rendant toutes leurs interventions bien senties et bien calculées.

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La force d’un film comme Même la Pluie est donc de nous proposer un film contenant plusieurs problématiques sous-jacentes cumulant mise en scène d’un « film dans le film » grandeur nature nous permettant d’avoir un regard sur l’histoire des conquistadores potentiellement faussé par les livres d’histoires, mais surtout d’obtenir un message politique fort sur la condition des indigènes en Amérique du sud. On est donc dans un film puissant techniquement et puissant moralement, avec de vrais enjeux et thématiques, loin d’un obscurantisme abrutissant et maladroit (selon nous!) d’un Almodovàr.

Les Espagnols poursuivent néanmoins dans la voie d’un cinéma réactionnaire, sur des sujets sensibles et d’envergure profonde. Jonàs Cuaron, via Desierto, en véhicule un nouveau. Il démontre une vision de l’immigration Mexicaine vers les Etats-Unis qui s’éloigne des clichés du genre. Plutôt que nous montrer un passage de frontière difficile avec une confrontation aux forces de l’ordre, Cuaron aligne violence et absence de pitié dans un slasher / survival brut et morbide qui s’éloigne du non-sens en jouant beaucoup sur le non-verbal, et les possibilités d’interprétations du message sont multiples.

Le cinéma hispanique, lorsqu’il s’emprunte dans cette voie, peut donc signer des films plus qu’intéressants, et, loin du calcul Hollywoodien pour la surenchère et l’optique « divertissement », propose des compositions d’auteurs qui méritent d’être beaucoup plus emprunts de succès.

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Mais cela reste plus intéressant si l’on confronte Almodovàr avec le genre du drame classique. Derechef, il nous paraît intelligent de comparer la globalité du pourtour narratif d’Almodovàr avec le film « Truman » de Cesc Gay. Ce qui fait la force des drames Espagnols, c’est qu’à l’instar de nos créations Françaises, ils évitent de tomber dans un cliché et dans une facilité de dessiner des personnages représentatifs de cette dramaturgie (Exemple tout simple qui me vient à l’esprit, La dernière Leçon de Pascale Pouzadoux est certes, un excellent film, mais tombe très vide dans le pathos et le cliché dommageable). Contrairement à la Piel que Habito par exemple, Gay réussit à créer de véritables personnalités chez ses protagonistes avec des réactions profondément humanistes, humbles, mais supérieures à celles de l’humain lambda quand il le faut.

En fait, Truman réussit profondément à s’éloigner de l’objet cinématographique lambda pour devenir une histoire touchante imagée et oralisée, une pièce rapportée d’une histoire que n’importe qui peut vivre, mais réussit à conserver son image de haute stature filmique quand le besoin de véhiculer une émotion sérieuse se fait ressentir. Mais surtout, humilité et générosité sont les maîtres mots de « Truman » tandis que les films d’Almodovàr retombent dans un cynisme pénible et d’un narcissisme ronflant. Mais là encore, avec seulement 30 000 entrées en France, « Truman » souffre d’une absence de considération navrant en dehors de ses frontières, lui qui à raflé tous les Goyas possibles en Espagne. D’ailleurs, le film ne représentera pas l’Espagne aux oscars mais ce sera Julieta (Almodovàr, comme par hasard!).

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Mais encore, les films hispaniques triomphent aussi pour leur côté totalement décomplexé, en témoigne « Les Nouveaux sauvages » de Damian Szifron. S’offrant une construction narrative inédite et une folie dans la décantation de ses situations dramaturgiques et comiques, il offre enfin une autre vision du cinéma espagnol en France, ce qui à l’air d’avoir plutôt bien fonctionné (503 654 entrées). Mais aussi, la production filmique hispanique mérite d’être vingt fois plus mise en avant parce qu’elle est révélatrice de nombreux gros talents en terme d’acting. Gael Garcia Benal (Desierto, Même la pluie) et Ricardo Darin (jouissif dans « Les nouveaux sauvages », impérial dans « Truman »).

Ainsi, le cinéma Espagnol et sud-Américain souffre selon nous d’un manque de considération et d’un retrait du devant de la scène cinématographique en France, alors qu’en dehors de l’ogre Almodovàr, on a affaire à des films humbles, parfois spectaculaires, mais qui frappent très souvent très fort dans le peu de têtes qu’ils arrivent à toucher.

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