Dans une société culturelle toujours domptée par le vide abyssal et l’inculture, le film Minecraft de Jared Hess vient ajouter une nouvelle pierre à l’édifice. Le jeu culte de Mojang a connu, dans le mois d’Avril, une sortie internationale sur grand écran… Et il est en train de faire carton plein avec, à ce jour, la barre des 700 millions de dollars de recettes mondiales qui va être bientôt dépassée. Pourtant, c’est un tollé critique. Environ 3.5/10 de moyenne Senscritique, 47% de bons avis sur Rotten Tomatoes, à peine la moyenne sur IMDB… La presse Française sort la sulfateuse contre ce navet venu d’un autre temps. Pour autant, Minecraft : Le Film semble avoir les faveurs du public. Les fans semblent trouver cette adaptation fidèle et sympathique, là où nous y voyons nous un doigt d’honneur aux joueurs qui n’est absolument pas subtil.
Nous ne reprendrons pas les éléments de notre critique disponible ici, mais Minecraft fait pire que les films sur Jumanji : Des personnages caricaturaux, une histoire qui avance à la merci d’un MacGuffin vu et revu, un côté tutoriel où Jack Black passe la moitié de ses répliques à nous expliquer ce que l’on a sous les yeux… Nous le plaçons sans difficulté à la première marche des pires daubes que nous avons pu voir en 2025. Et pourtant, un peu de la même façon que certains phénomènes ciné viraux (M3GAN, la dernière adaptation de Blanche-Neige ou Monte-Cristo par exemple), Minecraft est en train de percer sur les réseaux sociaux et surtout TikTok. Que ce soit grâce aux chansons du personnage de Steve, qui vous feront sûrement hérisser le poil ou les multiples références aux jeux, les fans s’en donnent à coeur joie pour offrir au long-métrage une cure de jouvence, presque un mois après son arrivée au cinéma.

Puis est arrivé une « trend« (tendance) que personne n’a vu venir : Celle du Chicken Jockey (Poulet Chevauché en VF). Elle correspond dans le film au moment où Jack Black et Jason Momoa doivent affronter sur un ring un bébé Zombie chevauchant un Poulet. Rien d’extraordinaire si ce n’est une énième référence au jeu de Mojang après le Briquet « Silex et Acier« , le seau d’eau, le Nether ou encore les villageois. Mais voilà, il suffit que Jack Black prononce « Chicken Jockey » pour déclencher chez certains spectateurs une perte de cervelle instantanée. Certains hurlent, se lèvent, applaudissent, jette le pop-corn partout, montent sur les épaules de leur voisin ou jettent même des poulets vivants dans la salle. Un comportement d’animal qui manque de respect à tout le monde : Les autres spectateurs comme les exploitants de salles de cinéma.
Le phénomène est en train de prendre racine dans les salles de cinéma Américaines et quelques salles Européennes rapportent là aussi les incidents. En France, on arrive encore à passer à côté, peut-être aussi parce que Jack Black prononce « Poulet Chevauché » au lieu de « Chicken Jockey » (merci la VF).

Nous n’avons même pas envie de vous mettre des extraits de cette trend, facilement retrouvable sur les différents réseaux sociaux tant le comportement puéril des adeptes de cette tendance sont ridicules. Surtout, là où le réalisateur Jared Hess aurait pu avoir une voix de la sagesse pour calmer les ardeurs des fans, il a fait complètement l’inverse auprès d’Entertainment Weekly, annonçant : « C’est vraiment dingue. C’était vraiment trop marrant. On m’envoie ces discours hilarants que beaucoup d’adolescents font juste avant le film. C’est tellement hilarant, mec« . Le cinéaste a même déclaré ceci, prouvant sa complaisance avec ses actes idiots :
«C’est bizarre quand on s’amuse trop et qu’on appelle la police». C’est drôle parce que je pense que c’est juste des acclamations et du pop-corn, ce qui me fait tellement rire c’est que la police soit appelée pour du pop-corn. Oui, c’est hilarant. J’ai vu tellement de vidéos drôles. C’est génial, surtout quand les gens grimpent sur les épaules de leurs amis, se lèvent et applaudissent pour ces moments. C’est une attente folle. Mais bon sang, je suis juste content que les gens créent des souvenirs avec leurs amis et leurs familles.»
En réaction à ces épisodes, certains cinémas annoncent avoir pris des mesures : Soit en diffusant un message d’avertissement aux spectateurs avant le film, en organisant plus de rondes de policiers et d’agents de sécurité… Voire même en sollicitant Legendary Pictures pour couper la fameuse réplique du Chicken Jockey. Pourtant, et si le tout est encadré, les séances défouloirs peuvent être amusantes. Il nous a également été possible il y a quelques années d’assister à une séance interactive du film The Room de Tommy Wiseau où il fallait surréagir selon une fiche de suivi du film. C’est donc possible mais, s’il vous plaît, respectez les cinémas.