Quatrième aventure « solo » de Thor au sein du MCU. Le viking de l’espace se retrouve une nouvelle fois dirigé par Taïka Waititi, pour 1h50 de pures conventions « made in Disney » indigestes.
Non content de troller ses personnages à tout bout de champs, le yes man de service Waititi enfonce le clou et se moque dans les grandes largeurs d’un public venu chercher autre chose qu’un enchainement grotesque de séquences sans âmes ni saveurs, qui laisse le spectateur avec ses attentes et neurones en berne. Les 6-10 ans y trouveront leur compte, ou les plus âgés qui ne vont au cinéma que pour bouffer du pop-corn et regarder leur portable pendant la projection. Tant d’argent et d’efforts pour un résultat aussi pauvre en substance devrait être interdit, mais l’appel du pognon gagne toujours au final.
Dans ce nouvel épisode du « Marvel Comedy Club« , on retrouve Thor et les Gardiens de la galaxie aux prise avec des menaces cosmiques diverses, puis ils se séparent au grand soulagement des Gardiens, mais au désarroi du spectateur, pour que Thor puisse aller affronter Gorr le boucher des dieux. La présence des gardiens et de Christian Bale en Gorr le boucher, même si on se demande ce qu’il est venu faire ici, est le seul élément à sauver de cette bouillie scénaristique tant la suite des événements est expédiée à grands renforts de gags pas drôles et de situations aussi ridicules que poussives. Pourtant les décors, les constructions de plan, et ambiance sonores sont étudiées et calibrées pour envoyer du lourd, mais l’aspect épique de ces éléments est anéanti par la volonté du réalisateur de tout tourner en dérision et à la bouffonnerie de collégien.
On capte partout la direction Kids friendly pour ne pas heurter la sensibilité du spectateur avec de la violence, du drame ou tout autre élément susceptible de bousculer l’audience. Même le cancer de Jane Foster, interprétée par une Nathalie Portman qui à visiblement laissée son jeu d’actrice dans son autre pantalon ou qui a plus probablement compris le niveau du film vu la pauvreté des dialogues, est traité avec distance et une certaine désinvolture qui empêche le drame de s’installer vraiment. Tant d’éléments négatifs cumulés qui annulent totalement les rares moments intéressants du film.
Car il y en a malgré tout, des choses à conserver dans ce brouhaha pataud. La relation que Thor entretien avec ses marteaux, les nouvelles capacités des marteaux, l’expansion du lore cosmique et divin du Marvel Universe (en particulier Eternité), l’utilisation du Bifrost, la Nécrolame, la nouvelle Asgard. Autant d’éléments qui auraient pu être vraiment intéressants sans la volonté des studios et du réalisateur de tirer l’ensemble vers le bas dans un produit d’entertainment classique qui ressemble plus à des combats de catch dans l’espace, entrecoupés de trash-talks mal inspirés et de dialogues écrits avec les pieds.
Le pauvre Chris Hemsworth porte à bout de bras cette farce bien en dessous de ses ambitions, la sympathie développée autour de l’acteur et du personnage permet de faire passer difficilement la pilule écoeurante que nous sert un Taïka Waititi qui semble être déjà arrivé au bout de ses capacités. Quand on pense que certaines personnes espéraient une version longue de ce film, il est clair que le masochisme cinématographique a de beaux jours devant lui.
Là ou la précédente phase du MCU avait un sens et une vraie direction, cette phase IV semble en roue libre sans aucun but ni véritable sens. Malgré les efforts des studios pour démouler des superproductions pleines de bruits et de lumières, le résultat est fade, sans surprises ni prises de risques, et oublié aussitôt les portes du cinéma franchies. Ce n’est pas la scène post générique, qui annonce un nouvel adversaire à mettre sur le tas de vilains insipides, qui rassurera les fans de la première heure. Il faut se rendre à l’évidence, le MCU est mort en même temps que Stan Lee et Iron Man. Cette nouvelle phase s’adresse à une nouvelle génération de spectateurs, avec d’autres attentes et éxigences et qui se foutent littéralement du fond tant que le divertissement est là.