Tirer son épingle du jeu dans le domaine super héroïque à l’écran n’est pas une mince affaire face à la pléthore de concurrents. Rapidement oubliés voire totalement zappés par les mastodontes des écuries Marvel Studios et DC Warner, les indépendants ont de nombreux éléments à maitriser pour se démarquer et laisser leur empreinte dans l’esprit du spectateur déjà gavé de productions pleines d’explosions et d’effets numériques en pagaille.
Project Power maitrise suffisamment d’éléments pour faire de lui un bon actioner SF avec une bonne dose de super pouvoirs. Bon mais loin d’être exceptionnel, le film a de bons atouts. Avec son scénario original en premier lieu. Loin des éternelles adaptations et autres productions inspirées de tel ou tel univers, Project Power se démarque par son réçit noir, urbain et bien ancré dans le réel. Pourtant, bien qu’il soit original, le récit n’en reste pas moins commun et cousu de fil blanc. La narration se suit sans surprises pour mieux concentrer l’attention sur l’action et les relations entre les différents protagonistes.
Sur une base très simple de complot militaro-industriel lié à la culture et la revente de super pouvoirs, le récit suit les destins croisés de trois personnages bien définis et très attachants. Même s’il est difficile de voir Joseph Gordon-Levitt en gros dur. Jamie Foxx fait se qu’il sait faire, et il le fait bien. La jeune Dominique Fishback tient la cadence aux côtés du duos d’acteurs bien rôdés et une petite galerie de méchants vite expédiée ne marquera pas les esprits. L’ensemble est cependant bien ficelé et relativement harmonieux, avec Des personnages archétypaux qui ne sombrent pas pour autant dans la caricature.
Niveau réalisation c’est un décalage entre la première et seconde partie du film qui vient ternir la lecture et fera plus d’une fois hausser les sourcils des spectateurs attentifs. Une introduction rapide et maitrisée, sans effets superflus. Des scènes d’action calibrées et brutales qui donnent du poids et de l’épaisseur au conflit. Pourtant dans la seconde partie, tout devient brouillon et sommaire, faisant sombrer le film dans le série B de seconde partie de soirée. Le montage est effectué à la truelle sur le reste du film et un personnage essentiel donne lieu à un énorme vide scénaristique. Sans spoiler, si un perso est malade et qu’un autre à la faculté de guérir, il y a forçément une piste à creuser. Mais là non, l’idée est totalement esquivée pour laissé place à un final digne des années 90.
Sous des aspects prometteurs et plein de bonnes idées non exploitées, le duo de réalisateurs Ariel Schulman et Henry Joost, à qui l’on doit Nerve et Viral, jouent la carte de la paresse et nous donnent un Project Power bancal qui ne repose que sur sa première partie solide avant de s’effondrer sous son poids dans la seconde. Heureusement que le casting investi parvient à faire passer la pilule. Il n’en demeure pas moins que le métrage ne réussi pas à tenir le rythme sur la durée et nous propose un démarrage réussi, mais un final médiocre.
Project Power laisse un souvenir doux amer qui ne le hisse pas à la hauteur des grosses productions super héroïques. Le film reste cependant convaincant dans son ensemble si on le prends pour ce qu’il est: un action SF standardisé, avec ses 5 scènes d’action bien dosées et posées quand il le faut. A défaut de créer la surprise, le film suit bêtement le cahier des charges du genre et rejoindra la longue liste des films qu’on a vu une fois, il y a longtemps, et qu’on ne prendra pas la peine de visionner à nouveau.