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Analyse Rétro- Le Locataire Diabolique (1909) de Georges Méliès

Et oui, chez Geeks Lands on analyse même du Georges Méliès ! – NB : Le locataire diabolique est disponible en libre accès sur Youtube.

Le locataire diabolique est un court-métrage de Georges Méliès sorti en 1902. Georges Méliès est un pionnier du cinéma Fantastique Français. Il s’agit évidemment de l’investigateur d’un bon nombre de techniques novatrices du cinéma, que ce soit le procédé de la surimpression où l’utilisation des fondus enchaînés. La surimpression c’est la superposition de deux images dans un même plan pour notamment créer un effet narratif. Deux images se superposent, cela permet généralement de rendre saillant le fait que deux thèmes, deux constituants d’une histoire vont se rejoindre. Par exemple, Karlheinz Stockhausen est, sur l’image ci-dessous, en surimpression de la partition d’une de ses compositions pour montrer qu’il fusionne avec. Quand au fondu enchaîné, c’est une technique de transition toujours utilisé dans le cinéma moderne. L’exemple le plus flagrant reste les transitions de la saga Star Wars qui ressemble aux transitions du logiciel de montage Windows Movie Maker. Dans notre documentaire « Blumhouse une incroyable mécanique derrière l’horreur » nous utilisons aussi, en majeure partie, le fondu enchaîné. Le Locataire diabolique est une oeuvre tardive de Georges Méliès. On sent que le cinéaste puise dans son va-tout technique, en proposant un film à « trucs » particulièrement rythmé.

Le procédé principal utilisé dans le locataire diabolique c’est avant tout la technique de l’arrêt sur image. Lorsque le personnage du locataire joué par Georges Méliès sort toute sa maison de sa simple valise, c’est avant tout pour créer un effet de magie. C’est à peu près le même trucage que la série Joséphine Ange Gardien. On effectue des arrêts sur image pour remplacer l’objet du sac, et ainsi de suite. Méliès joue ensuite beaucoup sur l’utilisation de plusieurs couches de plans différents. En fond de scène, une fenêtre ouvre vers ce qui semble être un décor entièrement peint. Georges Méliès utilise l’espace entre l’ouverture de la fenêtre et la peinture en question pour enclencher des mécanismes de disparition. On joue en effet sur la surprise. La disparition finale du locataire se fait par cette fenêtre.

Les procédés « magiques » sont légions (la disparition de la table avec le drap blanc, la contenance du coffre qui disparaît puisque Méliès plie ensuite le coffre comme si celui-ci est en carton). Le but du jeu pour Georges Méliès au travers de ce film est tout simple. Il a besoin de créer un effet magique pour montrer qu’à cette époque là c’est encore lui qui domine le cinéma Fantastique. Pourtant, le film n’aura pas véritablement fonctionné et Pathé rachètera la Star film (société de Georges Méliès) en 1911 en prenant le contrôle sur la majeure partie de la ligne éditoriale de la firme.

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En dehors du locataire diabolique, qui aura eu le mérité de rendre célèbre l’arrêt sur image et le pouvoir du hors-champ (même aujourd’hui c’est encore utilisé, comme par exemple dans Astérix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat en 2002), ce n’est pas le meilleur film de Méliès.

On sent le fantasque cinéaste et illusionniste perdre pied. Il est quasiment tout seul sur la scène à jouer son propre personnage tandis que sept années plus tôt, il avait mobilisé un nombre énorme de figurants dans le chef d’oeuvre de sa carrière, le voyage dans la lune en 1902. De la composition des accessoires, des costumes et des décors qui ont demandé énormément de travail (dans le petit décor de son théâtre Robert-Houdin) – notamment celui des Sélénites et des personnages assistant au décollage de la fusée, on passe à un personnage unique avec pléthore de trucages sur une pastiche beaucoup plus simpliste que le voyage dans la lune.

Le cinéaste Français reste, au-delà de ses réussites et ses échecs, le pionnier du Fantastique hexagonal, il est le créateur de bon nombres de techniques et reste toujours représenté dans la culture populaire aujourd’hui, en témoigne son rôle pivot dans le Hugo Cabret de Martin Scorsese (2011) où un vibrant hommage lui est rendu.

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