Arrivé en grande pompe dans le sillage post-Marvel de Robert Downey Jr, « Le voyage de Docteur Doolittle » c’est l’aventure de l’excentrique médecin qui parle aux animaux créé par l’auteur Hugh Lofting. Prenant un versant plus porté sur l’aventure et le grand spectacle que les longs-métrages portés par Eddie Murphy, le film s’est pris un collatéral tollé aux Etats-Unis (15% d’avis positifs sur Rotten Tomatoes et 21M de $ de recettes amassées aux US pour un budget de production de 175M de $…)
– Au moment où nous écrivons ces lignes, le film n’a toujours pas remboursé son budget de production (hors marketing) –
Le film est réalisé par Stephen Gaghan , à qui l’on doit notamment quelques épisodes de séries télévisées et le film « Gold » porté en 2017 par l’acteur Matthew McConaughey. Rien de bien famélique donc au portillon, et il paraissait inéluctable que cette aventure familiale soit dénuée de toute patte artistique notable. Pourtant, Dolittle reste une comédie familiale bien sympathique, bourrée d’humour et de punchlines savoureuses. Le film ravira sans nul doute son public de prédilection – les enfants – et ne manquera pas de faire sourire les adultes les moins tâtillons devant ce qu’ils regardent.
Acceptable visuellement, le film ne brille pas par ses transcendances visuelles et se contente de faire le travail. Seul la photographie parvient à donner vie aux décors. Guillermo Navarro, photographe de renom dans le cinéma (Pacific Rim, Le Labyrinthe de Pan) parvient à donner une colorimétrie identitaire à chacun de ces lieux. Le plus mémorable reste l’architecture et les couleurs du palais du roi Rassouli, l’antagoniste principal (avec des teintes jaunes changeant la couleur assez désaturée et classique des scènes dans le palais de la reine ainsi que les scènes aux couleurs vives dans le manoir de Dolittle). Intéressant donc visuellement parlant, le film pêche toutefois par ses CGI un peu ratés. Les animaux sonnent relativement faux (surtout lorsque le cadre se resserre en gros plan autour de certains d’entre eux) mais ce n’est pas dérangeant si on n’y prête pas attention.
Il ne faut pas non plus être tatillon envers le scénario qui est à 100% un scénario McGuffin. C’est-à-dire que l’histoire se repose uniquement sur la recherche de quelque chose, et le déplacement des héros d’un point A à un point B. La diégèse est régie par la recherche de « L’arbre d’Eden », dont le fruit de ce dernier permettra de guérir la reine d’Angleterre, qui est la seule à pouvoir sauver Dolittle et ses animaux de l’expulsion de leur manoir. Nous ne sommes donc clairement pas dans un scénario novateur.
Mais en soi, Dolittle fonctionne. Parce que l’humour enfantin est plutôt foncièrement bien amené, le film est fun et rafraîchissant. Prenant tout à la dérision, il reste un moment sympathique, sans prise de tête. Dolittle est un bon film. La seule chose qui reste un peu dommageable c’est cette dimension « onirique » vendue par les bandes-annonces qui n’est que partiellement présente, au profit d’un humour assumé et omniprésent.
Plus dans le registre aventure que les films avec Eddie Murphy, Dolittle s’avère être un remake profondément sympathique, une aventure familiale qui offre son lot d’humour et de fraîcheur. Rires garantis !