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Critiques

THOR : RAGNAROK – LA CRITIQUE

Space opera, gros trip et buddy movie.

THOR : RAGNAROK – LA CRITIQUE
THOR : RAGNAROK – LA CRITIQUE

SPACE OPERA, GROS TRIP ET BUDDY MOVIE

Le film s’ouvre sur une scène qui aurait pu être sombre et badass d’entrée de jeu au vu de la situation et du lieu dans lesquelles se trouve notre Asgardien.

Hélas, la légèreté du comportement de Thor et ses vannes se montrent dès les premières secondes, et nous laisse présager le pire pour le déroulé du film. Après deux minutes, on grince des dents et on saigne déjà des oreilles quand on entend une de ses blagues telles que : « C’est une couronne ce truc ? Je croyais que c’était un monosourcil ! ».

A notre grand étonnement, le ton change lorsque le héros parvient à se sortir de sa situation pour affronter un fameux protagoniste, ses créatures et un dragon sur la géniale « Immigrant song » de Led Zeppelin (déjà entendue dans l’une des bandes-annonces de Ragnarok) que l’on entendra de nouveau dans le twist final. En l’espace de quelques secondes, la lourdeur laisse place à la jouissance à notre grand étonnement, et ce, jusqu’à la fin de cette scène d’ouverture.

Ensuite, le film enchaine les scènes, avec rapidité et ellipses, tantôt efficaces, tantôt déconcertantes. Il en va de même pour le destin du vrai Odin… Anthony Hopkins et son personnage méritaient mieux, nous n’en dirons pas plus. Quant à l’imposture de Loki dans « la peau » de son père, cette circonstance aurait pu s’avérer intéressante, mais est balayée en trois minutes (comme on pouvait s’en douter lors du visionnage des trailers) après une scène toutefois cocasse et intelligente, sublimée par deux étonnants caméos non marvelien. En parlant de caméo, notons que celui de Stan Lee restera parmi ses meilleurs, c’est certain. 

Quant à Cate Blanchett, malgré sa sublimité, elle incarne une antagoniste franchement fade et inintéressante, comme sait si bien le faire Marvel Studio avec la plupart de ses bad guys. Curieusement, c’est aussi son seul « super-vilain » qui sait ENFIN tuer quelques personnages autres que des civils, et laisser une trace indélébile sur un protagoniste. Parfois, il leur faut une dizaine d’années chez Marvel pour apprendre de leurs erreurs et faire dans le brut et l’irréversible, on savoure donc et on salue ces initiatives, et cela fait franchement du bien, surtout pour le dernier épisode d’une trilogie.

L’un des points positifs est l’écriture et l’interprétation des autres personnages. Quel plaisir de revoir Jeff Goldblum dans un rôle incarné avec humour et génie. Idem pour le personnage de Korg, enfin présent sur grand écran, interprété avec brio en motion capture par le réalisateur lui-même, Taika Waititi. Saluons également la brillante Tessa Thompson, aperçue dans l’étonnant « Creed« , qui campe ici le personnage de la Valkyrie. Certains feront par contre la grimace face au changement de camp du personnage vers la fin du film, amené sans grande subtilité il faut l’avouer. Enfin, le meilleur personnage du long-métrage, on peut le dire, est sans nul doute celui de Hulk. Après tout ce temps, nous avons droit à un géant de jade qui parle, fidèle aux comics, à mi-chemin entre l’enfant et la créature de Frankenstein, à la fois attachant et amusant malgré lui. Quel authentique plaisir ! Cela faisait trop longtemps que l’on attendait de voir le Hulk du comics prendre réellement vie. La trouvaille de la tenue civile de Banner est elle aussi plutôt plaisante et bien trouvée.

L’autre point positif est l’ambiance visuelle et sonore, que ce soit sur la planète Sakaar (le fameux lieu où Thor atterrit) ou dans le troisième acte. Imaginez un jeu 8 ou 16 Bit transformé en long-métrage. Ajoutez-y par-dessus une petite ambiance space opera, un bon trip aux couleurs flashy et aux costumes et décors particuliers. Saupoudrez le tout d’un score essentiellement composé au synthétiseur, et vous obtenez ce qui fait la force de ce troisième opus : son identité.

Mention spéciale à une course-poursuite en vaisseau sublimée par la composition musicale digne d’un jeu vidéo des 80’s. Ces vraies prises de risque tout au long du film sont plus que bienvenues. Taika Waititi est l’un des rares réalisateurs de l’écurie à avoir pu apposer sa patte artistique et sa vision, qui est au passage bien What the fuck. Hormis quelques gags assez lourds propres au studio, l’humour est pour une fois apprécié, car bien barré.

En revanche, ce que l’on aurait souhaité pour vraiment appuyer le style jusqu’au bout, c’est un étalonnage ou une photographie propre à ce délire. N’oublions pas le dernier petit plaisir de Ragnarok qui nous vient de la scène finale, tant par le scénario que par le thème musical du premier Thor, composé par Patrick Doyle.

En conclusion, mis à part quelques défauts, Thor : Ragnarok est le gros trip risqué et étonnant qu’il manquait à Marvel Studio, peuplé de personnages attachants et d’idées originales aussi bien sur le scénario que dans la réalisation, qui parvient à clore correctement une trilogie ayant souffert d’un second opus fort décevant. Chapeau bas à Waititi. En revanche, il y a fort à parier que certains spectateurs ne rentreront pas dans cet univers et cette vision particulière. Maintenant, il est temps pour le studio de prendre d’autres prises de risques opposés afin de ne pas enchainer les divertissements kikoo-lol sympathiques, bien qu’efficace pour celui-ci.

7/10

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