
L’année 2025 restera marquée dans l’histoire de Pixar comme celle du plus gros revers financier du studio. Malgré des attentes portées par la réputation du label, « Elio », film d’animation de science-fiction centré sur un enfant propulsé ambassadeur intergalactique, s’est écrasé au box-office mondial avec une brutalité inattendue. Derrière une esthétique colorée et un accueil critique correct, le gouffre financier est bien réel.
Selon plusieurs estimations, le coût de production de « Elio » oscille entre 150 et 200 millions de dollars. À cela s’ajoute un budget marketing traditionnellement situé entre 20 et 35 % du coût de fabrication, ce qui place la dépense totale entre 200 et 250 millions de dollars. Des sources internes murmurent même que le film aurait dépassé le seuil des 200 M $ dès la phase d’animation.
Malheureusement, les recettes n’ont pas suivi. Le film n’a récolté que 144 millions de dollars dans le monde, dont 73 M en Amérique du Nord et 72 M à l’international. Un score faible pour une production Pixar, encore plus préoccupant quand on considère la répartition des revenus.
Contrairement aux idées reçues, un film ne rapporte pas intégralement ce qu’il engrange en salle. En moyenne, 50 % des recettes brutes restent dans les poches des exploitants de salles. Autrement dit, sur les 144 millions récoltés au box-office, Disney/Pixar n’en perçoit réellement qu’environ 72 millions.
Face à un coût total de 200 à 250 millions de dollars, ce chiffre est catastrophique. La perte nette – avant même de compter les frais d’exploitation internes ou les frais financiers – s’établit donc entre 128 et 178 millions de dollars.
Au-delà des chiffres bruts, « Elio » détient désormais le plus mauvais démarrage de toute l’histoire des films Pixar au box-office : 21 millions de dollars lors de son premier week-end aux États-Unis, et seulement 14 millions à l’international. Le bouche-à-oreille positif et les notes correctes (score « A » sur CinemaScore) n’ont pas suffi à redresser la barre.
À titre de comparaison, même des films considérés comme « mineurs » dans la filmographie Pixar, comme Le Voyage d’Arlo ou Buzz l’Éclair, avaient mieux performé.
Tout n’est pas totalement perdu pour Disney. La machine commerciale autour de ses films ne s’arrête pas au box-office : droits de diffusion, streaming sur Disney+, produits dérivés et ventes internationales peuvent compenser une partie des pertes à long terme. Toutefois, dans l’état actuel des choses, et en se basant uniquement sur l’exploitation en salles, « Elio » est un flop retentissant, à la hauteur des plus grandes déconvenues du studio.
Reste à voir si la firme parviendra à reconfigurer son approche, entre budgets colossaux et attentes du public en mutation.






